Après des mois d’attente, l’élection présidentielle se déroule enfin en Somalie ce dimanche. Pour ce scrutin, 39 candidats sont en lice dont le président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo.
Jour d'élection présidentielle en Somalie
Ces candidats seront départagés par les 329 électeurs, des membres des deux chambres du parlement, le président de ce pays de la corne de l’Afrique étant élu au suffrage universel indirect.
Pour être élu, un candidat doit obtenir les 2/3 des suffrages soit 219 voix. Les observateurs n’excluent pas l’éventualité d’un deuxième voir un troisième tour. Ils devraient concerner les candidats ayant occupé les 4 premiers rangs à l’issue de la première manche. Le président somalien est élu pour un mandat de 4 ans.
Ce dimanche, le scrutin se déroule sur fond de couvre-feu. Dans un pays en proie aux attaques des shebabs , il a été décrété afin de garantir la sécurité nécessaire au déroulement du vote.
En dépit de l’insécurité quasi-endémique, la Somalie connaît des changements pacifiques de pouvoirs depuis 2000. Une femme, l'ancienne ministre Fawzia Yusuf Haji Adam brigue le fauteuil suprême.
" Il est temps de se battre pour nos droits en tant que citoyen, en tant que femmes et en tant que politiciens et d'essayer de résoudre les problèmes auxquels ce pays est confronté depuis 30 ans. Les atrocités commises ne sont comparables à aucune autre. Les jeunes meurent comme des mouches, s'entretuent, se font exploser, tuent d'autres personnes. Le chômage, la très mauvaise qualité de l'éducation, de la santé et de tout le reste.’’, explique la candidate.
Quel que soit le vainqueur de l'élection, il devra faire face à la question urgente de l'insécurité, les combattants d' Al-Shabab ayant gagné des territoires ces derniers mois. Il devra aussi contribuer à apaiser les tensions entre les États régionaux qui se disputent les maigres ressources du pays.
La Somalie est en proie à la violence depuis 1991, lorsque des seigneurs de la guerre ont chassé l’ex-président Siad Barre avant de se retourner les uns contre les autres.
Des années de conflit ainsi que la famine, ont brisé ce pays de quelque 12 millions d'habitants.