Cyril Ramaphosa salue l'action de la CEDEAO contre les coups d'État

Cyril Ramaphosa prononce son discours d'ouverture lors de la visite d'État du président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, à Pretoria, le 28 avril 2022   -  
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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a rendu hommage jeudi à la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour sa stratégie "décisive" contre les coups d'État, après l'arrivée à Bissau de l'avant-garde d'une force de stabilisation.

Après une rencontre avec Umaro Sissoco Embalo , président de la Guinée-Bissau , pays d'Afrique de l'Ouest théâtre en février d'une apparente tentative de coup d'État, Cyril Ramaphosa a estimé que l'Afrique devrait prendre exemple sur la CEDEAO, qui compte 15 pays membres.

"Le continent a beaucoup à apprendre de la façon dont la CEDEAO appréhende ce genre de sujets et fait face à une série de coups d'État" , a-t-il estimé.  Depuis août 2020, des militaires se sont emparés du pouvoir dans trois pays d'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso, la Guinée et le Mali , à la faveur de putschs. Ces trois pays ont été suspendus des instances de la CEDEAO.

"La détermination et la capacité à décider de la part des organes dirigeants de la CEDEAO sont remarquables et sont un très bon exemple pour le reste du continent" , a ajouté Cyril Ramaphosa lors d'une conférence de presse commune avec son homologue bissau-guinéen.

Force d'appui

Bissau a été le théâtre le 1er février de ce que le président Umaro Cissoco Embalo a présenté comme une tentative déjouée de coup d'État ayant fait 11 morts, et liée selon lui au trafic de stupéfiants dans ce petit pays souvent décrit comme un narco-État.

Trois jours plus tard, la CEDEAO a annoncé la création d'une force d'appui à la stabilisation du pays.  "La CEDEAO a trouvé une solution. En Guinée-Bissau, j'ai des troupes de la CEDEAO. Nous allons faire la même chose dans d'autres pays" , a déclaré Umaro Cisissoco Embalo au côté du président sud-africain.

Interrogé par l'AFP à Bissau, le lieutenant Usmane Kuyate , porte-parole de l'armée bissau-guinéenne, a confirmé l'arrivée d'une avant-garde de la force de la CEDEAO.  "Nous avons peu d'informations sur cette force notamment à propos de son déploiement sur le terrain" , a-t-il néanmoins ajouté, "une partie est déjà arrivée, le reste est encore en route" .

"Des officiers supérieurs faisant partie de l'état-major de la force régionale sont en train d'inspecter les lieux où seront stationnées les troupes" , a-t-il dit à l'AFP, précisant que la force compterait au total "631 hommes, des Sénégalais, des Nigérians, des Ivoiriens et des Ghanéens" .

Stabilité 

La CEDEAO avait déjà déployé une force pour la stabilité et la sécurité en Guinée-Bissau (Ecomib) après le coup d'État d'avril 2012 qui avait renversé le Premier ministre Carlos Gomes Junior .

Formée de plus de 1 000 militaires, gendarmes et policiers sénégalais, togolais, burkinabè et nigérians, elle a quitté le pays en septembre 2020 à la fin de son mandat, après avoir permis de garantir la stabilité du pays pendant huit ans.

La Guinée-Bissau, petite nation d'environ deux millions d'habitants, frontalière du Sénégal et de la Guinée, est abonnée aux coups de force. Depuis son indépendance du Portugal en 1974, elle a connu une kyrielle de coups d'État, militaires ou non, dont le dernier à avoir réussi remonte à 2012.

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