Trois hommes et une femme, qui s'étaient emparés en 2020 d'une lance dans un musée à Marseille pour dénoncer le "pillage" culturel de l'Afrique, ont été définitivement condamnés après le rejet jeudi de leur pourvoi en cassation.
Des militants contre le "pillage culturel de l'Afrique" condamnés
Le 30 juillet 2020, quatre personnes, dont l'activiste congolais Emery Diyabanza , s'étaient emparés d'une lance cérémonielle et l'avait emmenée dans la cour du musée des arts africains, océaniens et amérindiens de Marseille .
La scène avait été filmée et transmise en direct sur les réseaux sociaux , accompagnée de commentaires sur "les viols et les crimes commis pour que cet objet se retrouve dans ce musée" .
Les quatre prévenus ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Marseille pour vol d'un bien culturel en réunion . Ils ont été relaxés en première instance, mais le parquet avait fait appel.
Le 7 avril 2021, ils ont été condamnés par la cour d'appel d'Aix-en-Provence : l'un d'eux, en récidive, s'était vu infliger six mois d'emprisonnement et ses trois coprévenus, dont Emery Diyabanza, quatre mois avec sursis.
Les prévenus ont formé des pourvois en cassation , avançant la motivation "politique" de leur action et le fait qu'ils n'avaient pas voulu "soustraire" la lance mais la prendre seulement "le temps d'un discours" .
Jeudi, la Cour de cassation, qui se prononce sur l'application du droit et non sur le fond des dossiers, a rejeté les pourvois, rendant définitive ces condamnations.
Quelques jours avant les faits de Marseille, Emery Diyabanza avait tenté, avec quatre autres militants, de s'emparer d'un poteau funéraire au musée du quai Branly à Paris.
Pour ces faits, Emery Diyabanza a été condamné en octobre 2020 à 1 000 euros d'amende et ses coprévenus à des peines d'amende avec sursis allant de 250 à 1 000 euros. Tous ont fait appel.