Peindre des personnes ou des personnalités politiques qui stigmatisent des groupes, c’est l’idée derrière le travail de Jaeraymie. Et en ce moment, avec la présidentielle française qui approche à grands pas, l’artiste parisien se focalise sur les candidats, dont il réinvente l’histoire sur des affiches électorales détournées.
Un artiste détourne les affiches de politiciens français
Et il n’épargne personne, pas même Emmanuel Macron. Le président français apparaît sur cette affiche avec un gilet jaune et un œil au beurre noir, clin d’œil aux violences policières lors des manifestations des Gilets Jaunes.
"L'idée du projet est de peindre des gens, des personnalités politiques, qui stigmatisent des groupes, des populations. J'ai été touché par les vraies phrases qu'ils disaient dans la vraie vie, et j'ai donc décidé de faire une sorte de réponse, une réponse artistique avec des peintures. Ces peintures ont ensuite donné naissance à ces affiches, qui s'inscrivent donc dans la continuité narrative fictionnelle que j'ai écrite autour de chaque personnage", explique l'artiste.
Parmi les affiches électorales détournées, on retrouve, entre autres, la candidate de droite Valérie Pécresse en défenseure du mariage pour tous, ou encore la candidate d’extrême droite Marine le Pen, qui apparaît sur une affiche de campagne voilée, après une conversion à l’islam.
"À travers la représentation, par exemple, de Marine Le Pen en tant que musulmane, cela permet juste de porter un autre regard sur les musulmans. En fait, ce personnage n'est pas la vraie Marine Le Pen, c'est une Marine Le Pen fictive, une Marine Le Pen qui a eu une autre vie et a décidé de se convertir à l'islam, qui a découvert sa foi et qui, du coup, a mis son travail comme un avocat au service des réfugiés."
Plus d’un an de travail et de préparation a été nécessaire à l’artiste pour développer ce projet, qui dans certaines villes a fait polémique. À Amiens, par exemple, ville ou a grandi Emmanuel Macron, le portrait du chef de l’Etat en gilet jaune a été recouvert à plusieurs reprises et certains y ont vu une incitation à la haine.
Même si ces affiches ne font pas l’unanimité, une chose est sûre, elles ne laissent aucun passant indifférent.