Dans la cour de cette école de Rutshuru, à l’est de la RDC, ces déplacés attendent de recevoir une l’aide humanitaire. Fin mars, plus de 10 000 personnes ont fui les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23.
"Situation alarmante" pour les déplacés des combats à l'Est de la RDC
Beaucoup sont allés se réfugier en Ouganda, la frontière n’étant pas loin. Des milliers d’autres se sont précipité vers Rutshuru. Ces déplacés se retrouvent désormais dans des conditions précaires et vivent dans des écoles ou dans des églises. Pour Liberata Rubumba Buratwa, militante des droits humains, la situation dans la région est alarmante.
"Pendant la période du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) il y a eu des personnes tuées à Kiwanja. L'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre) à Kiringa a appelé les gens pour des réunions et en chemin, ils ont été tués. Pendant la période du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) il y a eu aussi beaucoup de morts, même à Goma, il y a eu beaucoup de morts. Pendant la période du M23, ici à Rutshuru, beaucoup de gens ont été tués, les mères pleurent à chaque fois (les femmes de Kiwanja)."
Plusieurs jours après les combats, un calme précaire est revenu dans la région. Le général Patient Mushidi Dav, chargé de la police administrative, est venu sur place à Rutshuru faire un état des lieux.
"La visite à Rutshuru me donne la force de retourner à Kinshasa et de préparer d'autres troupes d'élite à venir rester là où ça fait mal. Laissez-moi vous dire qu'on va quitter le bureau à Kinshasa pour venir mourir ici, car cela fait partie du territoire national."
Le M23 ("Mouvement du 23 mars"), est un groupe issu d'une ancienne rébellion tutsi, qui reproche à Kinshasa de ne pas avoir respecté un accord sur la démobilisation de ses combattants.