L'ancien Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga a été porté en terre jeudi au cimetière de Niarela dans le vieux quartier commerçant du centre-ville de Bamako en présence de sa famille biologique et politique. L'homme politique est décédé le 21 mars dernier dans une clinique de la capitale alors qu'il était emprisonné dans une affaire de corruption au sommet de l'Etat. Certains de ses partisans regrettent que justice ne lui a pas été rendue : "un regret, oui. Qu’il soit parti dans les conditions où il est parti. Il s’était battu pour l’Etat de droit, pour la libre expression des opinions, des libertés, pour un Etat de justice. Malheureusement, on peut regretter que finalement, il n’en ait pas bénéficié a indiqué Moustapha Dicko, un ancien ministre".
Mali : l'ancien Premier ministre Boubèye Maïga enterré à Bamako
Une cérémonie traditionnelle avait précédé son enterrement. Une cérémonie à laquelle ont pris part plusieurs figures politiques de son bord. Sa disparition n'arrachera pas son esprit aux Maliens, c'est l'analyse d'un de ses co-détenus à la maison centrale d'arrêt Issa Kaou Djim : "c’est la seule phrase que je lui ai dite. Quand chaque matin à la MCA (maison centrale d’arrêt), je disais Monsieur le Premier ministre et la santé ? Il me disait avec l’aide de Dieu, on va tenir, mais nous allons tout faire pour dissocier le corps de l’esprit et ils ont pris le corps, mais l’esprit est resté. Parce que l’esprit de Soumeylou est en train de survivre. Je pense que c’était un message qu'il voulait donner. Retenez que Soumeylou a dit à la MCA que de dissocier le corps de l’esprit. Je pense qu’on a pris le corps de Soumeylou, mais son esprit restera sur-le-champ politique pour très longtemps."
Emprisonné depuis août 2021 dans l'affaire de l’avion présidentiel et des contrats d’équipements militaires, avec sa mort Soumeylou Boubèye Maïga emporte avec lui les secrets sur les raisons de son emprisonnement. Le dossier financier se poursuivra devant les tribunaux car son ministre des Finances, Bouaré Fily Sissoko encore en vie à la maison centrale d’arrêt devra répondre dans cette affaire.