Colère, consternation et interrogations sont à l’ordre du jour en République démocratique du Congo, après l’accident de ferroviaire qui a coûté la vie jeudi à 75 personnes alors que 125 autres ont été blessées dans la province du Katanga.
RDC : des questions après l'accident ferroviaire au Katanga
Alors qu’ils sont encore sous le choc, les rescapés reviennent sur les circonstances de ce drame.
"Les locomotives ont ralenti au sommet d'une montagne. Elles ont commencé à reculer et plusieurs wagons sont tombés dans les ravins. Le nôtre a été arrêté par un poteau électrique. J'ai survécu grâce à ce poteau électrique", explique Marie Milemba , une commerçante.
Il est aussi question de responsabilité. Les conducteurs de ce train marchandises sont dans l’œil du cyclone.
"C'est le conducteur qui a provoqué la mort de tant de personnes, car il roulait trop vite", affirme Donat Kabuya , un des survivants de cet accident.
Ces voyageurs dits "clandestins" accusent aussi militaires, machinistes et autres agents des chemins de fer d'empocher leur argent, sans le moindre ticket en retour, pour leur permettre de grimper dans des wagons de marchandises au péril de leur vie.
Face à l’ampleur de cet accident, un état de lieu des rails congolais est évoqué.
"Nous devrions faire une étude générale de l'état du chemin de fer", promet Fabien Mutomb , directeur général de la société nationale des chemins de fer du Congo.
Le chantier semble titanesque. Vétusté du matériel et des infrastructures, salaires impayés, irrégularité des trains et autre corruption, la société nationale des chemins de fer congolais est loin d’être sur les rails.
En 2014, le déraillement d’un train de marchandise avec son à bord, plusieurs centaines de personnes avait fait 136 morts.