Les passagers étrangers sont laissés dans l'incertitude depuis que les pays d'Afrique de l'Ouest ont fermé leurs frontières avec le Mali dirigé par l'armée.
Mali : des dizaines de voyageurs étrangers pris au piège de l'embargo
La gare routière de Bamako est étrangement calme et déserte. La décision des pays de la Cédéao de fermer leurs frontières avec le Mali a eu une incidence immédiate sur les transports routiers internationaux. Africa Tours Trans, l'une des principales compagnies de bus qui relient les pays voisins, a vu son trafic mis quasiment à l'arrêt.
"Tous les voyages qui étaient déjà programmés chez nous ont été annulés pour la semaine, donc on reste derrière notre gouvernement, jusqu'à ce que d'autres nouvelles nous parviennent de leur part," assure Yaya Zakaria Touré , représentant d'Africa Tours Trans.
Des dizaines de passagers pris au piège
Le piège s'est ainsi refermé sur des dizaines de voyageurs étrangers. Mardi en fin de matinée, un seul bus est arrivé à sa gare de Bamako, en provenance de la ville de Sevare , dans le centre du Mali. Des dizaines de passagers potentiels traînaient à côté de leurs bagages, laissés pour compte par la fermeture récente des frontières : "Il n'y a pas eu de bus aujourd'hui, s'inquiète une passagère, Jennifer Edong. "On est coincé car toutes les frontières ont été fermées, J'espère que la situation va évoluer dans le bon sens et qu'ils vont finir par nous autoriser à passer la frontière."
Un peu plus loin, un touriste nigérian déplore le traitement infligé aux voyageurs : " On ne peut même pas se laver. On a nul part où aller, pas d'argent pour manger. Je demande au gouvernement de prendre notre cas en considération et de nous aider à passer la frontière."
Des relations très tendues
Dimanche, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest a décidé de fermer les frontières avec le Mali et d'imposer un embargo commercial en raison du retard des élections. Cette décision a été prise après que le gouvernement malien, dominé par l'armée, a proposé le mois dernier de rester au pouvoir pendant cinq ans avant de rétablir la démocratie, et ce malgré les demandes internationales de respecter sa promesse d'organiser des élections le 27 février.
Les relations entre le Mali et ses voisins n'ont cessé de se détériorer depuis que le colonel Assimi Goita a pris le pouvoir par un coup d'État militaire en août 2020. Les sanctions affectent déjà les voyageurs au Mali, une vaste nation enclavée de 19 millions d'habitants qui a des frontières avec sept autres États.