Un suspect du génocide au Rwanda jugé en France

Claude Muhayimana durant la première journée de procès 22/11/2021, Paris, FRANCE   -  
Copyright © africanews
BENOIT PEYRUCQ/AFP or licensors

Accusé de complicité dans le génocide de 1994, un ancien chauffeur d’hôtel rwandais a été jugé à Paris ce lundi.

Claude Muhayimana aurait transporté des miliciens hutus qui ont massacré des centaines de Tutsis en 1994.

Il quitte le Rwanda après le génocide et obtient la nationalité française en 2010.

S’il est reconnu coupable par la cour française, il risque la prison à vie.

"Il n’attend qu’une chose, de pouvoir s’expliquer. Aujourd’hui, il a atteint la soixantaine, c’est un homme qui a un parcours de vie difficile, qui est, par à la force des choses, usé, fatigué, et qui attend de pouvoir s’expliquer et que son honneur lui soit rendu." a déclaré, Philippe Meilhac, son avocat.

Vêtu d'un jean, d'un t-shirt et d'une veste en cuir, Claude Muhayimana a pris la parole pour confirmer son identité lundi. Il a ensuite passé le reste de l'audience assis sur une chaise, les bras croisés.

Selon des enquêteurs, le sexagénaire aurait également caché des Tutsis en danger de mort puis les aurait aidés à s’échapper.

"Vous savez, un complice, il est accusé de complicité. Et la complicité je crois qu’en droit c’est exactement la même chose que si vous êtes auteur. Donc c’est comme s'il était co-auteur, mais c’est les débats qui vont déterminer si oui ou non il est coupable de ça, si oui ou non il a collaboré de son propre gré ou non." a insisté Dafroza Gauthier, cofondatrice du groupe à l'origine de la procédure.

800 000 Tutsis, l’ethnie minoritaire au Rwanda ainsi que des Hutus modérés qui refusaient de participer au massacre, ont été tués par les Hutus en quelques semaines pendant le génocide.

Depuis novembre 1994, le Tribunal pénal international pour le Rwanda a jugé une centaine de personnes en vingt ans.

Il s’agira du troisième procès de suspects de génocide rwandais en France, Une cinquantaine de témoins sont attendus.

À découvrir également

Voir sur Africanews
>