Plus d’un millier de tunisiens ont manifesté devant le siège de leur parlement dimanche contre la confiscation supposée des différents pouvoir par le président Kais Saied.
Tunisie : manifestation contre la "confiscation des pouvoirs"
Le 25 juillet, le président tunisien, invoquant un ‘’ péril imminent’’ avait limogé le premier ministre, suspendu le parlement tout en prenant le contrôle du pouvoir judiciaire. Quatre mois après l’opposition exige toujours le retour à l’ordre constitutionnel.
Le 25 juillet, le président tunisien, invoquant un ‘’ péril imminent’’ avait limogé le Premier ministre, suspendu le Parlement de son pays tout en prenant le contrôle du pouvoir judiciaire. Quatre mois après, l’opposition exige toujours le retour à l’ordre constitutionnel.
" Nous sommes venus aujourd'hui pour dire pacifiquement au Président : non à la dictature. Non au régime présidentiel. Nous devons revenir à la constitution qui a permis votre élection . ", a souligné Aida Mohamed , un des manifestants. Sa compatriote Dhekra Massi ajoute, ‘’ Nous ne sommes plus dans un pays démocratique qui a donné tout le sang de son peuple pendant dix ans pour la liberté. Nous vivons dans une grande prison, où exprimer notre opinion est considéré comme un crime parce que le Président ne veut pas nous écouter et parce qu'il vit dans son propre petit monde ."
Depuis le 22 septembre, Kais Saied a instauré des mesures exceptionnelles tout en promettant de modifier la constitution de 2014.
" Nous sommes en 2021 et nous vivons un coup d'État, un véritable coup d'État militaire et policier. '' a déclaré Said Jendoubi , de l’organisation ‘’ Des citoyens contre le coup d’Etat.
La Tunisie a un nouveau gouvernement depuis le 11 octobre dirigé par le Najla Bouden comme premier nommée au poste de Premier ministre le 29 septembre. Mais la société civile dit toujours craindre pour les droits et libertés publiques dans le pays.
Mercredi, Amnesty International a dénoncé le nombre "croissant de civils qui font face à des poursuites devant des tribunaux militaires", soulignant qu'en seulement trois mois, "la justice militaire a lancé des enquêtes ou jugé au moins 10 civils".
Et face au marasme économique, avec une inflation à 6% et un taux de chômage de 18%--, la population, qui avait majoritairement soutenu le coup de force de l'actuel président, commence à s'impatienter.
Selon Youssef Chérif, de l'institut de recherche Columbia Global Centers pour l'Afrique du Nord, les "plans" de Kais Saied pour l'après 25 juillet n'étaient "pas très structurés".