L'État d'Anambra, dans le sud-est du Nigeria, votait samedi pour élire un nouveau gouverneur lors d'un scrutin-test, 18 mois avant la présidentielle dans le pays le plus peuplé d'Afrique.
Nigeria : élection-test dans le sud-est avant la présidentielle
Plus de 30.000 policiers ont été déployés pour sécuriser l'élection après une série d'attaques attribuées au Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (Ipob), qui réclame un État indépendant.
"Il faut que les gens se sentent en sécurité. Comme vous voyez, je suis là, je n'ai pas de problème", a déclaré à l'AFP un commerçant qui faisait la queue avec des dizaines d'autres électeurs pour voter à Awka, la capitale régionale.
Craignant des violences, de nombreux marchés et boutiques sont restés fermés ces derniers jours dans l'Etat d'Anambra.
L'un des trois favoris dans la course pour devenir gouverneur, l'ancien directeur de la Banque centrale du Nigeria Charles Chukwuma Soludo, a échappé à la mort à deux reprises durant la campagne.
En mars, des hommes armés ont ouvert le feu à la fin de son discours, lors d'une rencontre avec les populations locales. Quelques mois plus tard, des malfrats à moto ont de nouveau tenté de l'abattre pendant un meeting.
Les élections au Nigeria sont régulièrement émaillées de violences, de plaintes pour fraude et de contestations judiciaires depuis le retour à la démocratie en 1999, après des décennies de régime militaire.
Selon des analystes, l'organisation du vote et le taux de participation donneront le ton avant le scrutin présidentiel de 2023 au Nigeria, en proie à une insécurité généralisée, entre insurrections, conflits, et enlèvements de masse contre rançon qui se multiplient sur le territoire.
A l'approche de la présidentielle, l'Etat d'Anambra est aussi un enjeu clé pour les principaux partis en lice, notamment le Congrès des progressistes (APC) du président Muhammadu Buhari qui cherche à consolider son ancrage dans le sud-est, bastion de l'opposition.