Dans le village d'Addah, au large de Jacqueville en Cote d'ivoire, les habitants se sentent lésés. Les ressources pétrolières de la région sont exploitées depuis des années par des compagnies étrangères , mais ils ne voient pas les retombées économiques tant espérées.
Côte d'Ivoire : la malédiction du pétrole
Même si le pays est considéré comme un petit producteur de pétrole à son échelle, l 'industrie se chiffre en plusieurs millions de dollars et pollue toute la région.
"A Addah, il n'y a pas de collège, on n'a pas de maternité moderne, on n'a pas de scanner, d'échographies... Mais nous vous rendons milliardaires, aidez-nous aussi !" , s'exclame Jean Biatchon N'Drin en accusant les compagnies pétrolières.
En 2018, la production de pétrole brut valait environ 890 millions de dollars selon un groupe de campagne appelé Initiative pour la transparence dans les industries extractives ( ITIE ).
"On ne donne pas d'argent au président du Conseil du pétrole et du gaz. Le président du Conseil ne reçoit pas d'enveloppe dans laquelle il peut mettre la main pour réaliser des projets. Les choses ne fonctionnent pas comme ça. Le président ne voit pas l'argent" , défend Léon Lobo, député et président du Conseil du pétrole et du gaz.
Pendant ce temps, la colère monte chez les jeunes qui se sentent abandonnés par l'Etat. Il y a quelques années, des manifestations avaient déjà été menées pour empêcher la construction d'un nouvel oléoduc.
Pour l'économiste Jean Etté, "on ne peut pas laisser les jeunes continuer à sombrer dans l'alcoolisme. On ne peut pas laisser les jeunes êtres désœuvrés. Il faut que les choses changent. Et nous avons suffisamment d'exemples autour de nous pour montrer que des arrangements institutionnels peuvent être mis en place. Pour l'instant, les arrangements institutionnels autour du pétrole sont trop faibles."
Pour le sénateur Bombro , "il faudrait donner à la région un statut spécial" , pour contrer cette malédiction du pétrole .