À Douala, la capitale économique camerounaise, les déchets plastiques envahissent les drains. Une start-up spécialisée dans le recyclage a choisi ces déchets comme matière première pour fabriquer du carburant diesel, nécessaire pour faire fonctionner son usine.
Cameroun : une start-up transforme les déchets plastiques en carburant
Ses équipes récupèrent à l’aide d’un pick-up les déchets plastiques jetés dans les rues et les bacs à ordures.
" Nous sillonnons les rues de Douala pour ramasser les déchets plastiques, explique Patrick Kuate Deffo, responsable des opérations pour Isotech. En général ces déchets plastiques sont des déchets rejetés par le population mais aussi les entreprises. c’est notre manière à nous, de contribuer à un environnement sain et propre afin de préserver l’environnement pour les générations futures."
Une fois les déchets collectés, ils sont transportés vers l’unité de transformation. Après des opérations de tri et de broyage, ces déchets ressortent sous forme de granulés qui sont ensuite placés dans un four a pyrolyse fabriqué avec du matériel de récupération :
"Nous récupérons les déchets plus ou moins propres, poursuit Walter Djatsa, directeur général de la start-up camerounaise. Une fois transformés en granulés, ils partent au four 30-40 minutes, à une température qui monte jusqu'à 600 degrés. Cela permet de fondre le plastique pour pouvoir le récupérer en dessous grâce aux turbines afin de pouvoir récupérer du liquide."
La production est de 15 litres de carburant par jour en 7 heures de travail, Et le carburant qui en ressort est utilisé pour faire fonctionner l’incinérateur
"Là, vous avez notre incinérateur qui utilise du carburant. Au lieu d’aller à la station-service pour acheter du carburant, nous avons à partir de notre four a pyrolyse et du plastique recyclé, fabriqué notre propre carburant, que nous utilisons dans l’incinérateur pour pouvoir faire de l’incinération des déchets médicaux qui sont très dangereux."
La production reste faible mais pour les pouvoirs publics qui soutiennent cette initiative c’est un moyen de lutte pour protéger notre environnement.
William Lemnuy, délégué départemental environnement Littoral, se réjouit de cette initiative. "Pour une ville comme Douala, très proche de la mer, il est important d'avoir de moins en moins de bouteilles plastiques. Une fois échouées dans la mer, on sait qu'elle finissent par exemple en micro-plastiques, extrêmement pollueur pour les océans.’’
Toutefois, quelques interrogations demeurent sur l’impact de ce carburant fait à partir des déchets plastiques sur l’atmosphère.