Magasins fermés, rues désertes, camions de marchandise et bus immobilisés, voilà l’environnement dans lequel vivent les habitants et commerçants de la ville ivoirienne de Noé.
Côte d'Ivoire : la frontière fermée avec le Ghana affecte des villes jumelles
Située à 170 km à l’est d’Abidjan, la capitale économique, cette ville à l’activité économique florissante est aujourd’hui profondément impactée par la fermeture de la frontière entre le Ghana et la Côte d’ivoire pour stopper la propagation du Covid-19.
Le portail gris, point d'accès au pont au-dessus de la rivière Tanoé qui marque la frontière naturelle entre les deux pays, est hermétiquement fermé à la circulation des biens et des personnes.
"Actuellement, nous sommes en faillite totale, car la frontière est fermée depuis 20 mois. Il y a beaucoup de produits qui sont périmés. Si je prends l'exemple du lait, certains stocks ont six mois. Depuis six mois, les Ghanéens ne sont pas revenus." s'est confié, Adamou Hassan, un commerçant de riz.
Un an e demi et demi de fermeture qui a poussé les plus vaillants à créer de nouvelles pistes à travers les broussailles pour traverser le fleuve avec des pirogues de fortune, des commerçants mais aussi des étudiants ivoiriens dont l’école est située de l’autre côté de la frontière.
"Quatre-vingt pour cent de l'activité ici à Noé est liée à la frontière, donc les jeunes sont généralement des commerçants et des chauffeurs qui arrivent à se débrouiller entre les deux frontières. Donc vous pouvez comprendre que depuis que la frontière est fermée, 80% des activités des jeunes se sont arrêtées. Quand on se promène dans la ville, on voit que Noe elle-même ressemble à une ville fantôme. Rien ne bouge, tout s'est arrêté. Donc les jeunes souffrent énormément." a déclaréEloukou Yapo, enseignant et président des jeunes de Noé.
D’autres villes sont tout autant impactées que Noé, c’est le cas d’Adiaké en Côte d’ivoire mais aussi de Elubo au Ghana.
Le 2 septembre, des centaines de Ghanéens y ont manifesté pour réclamer en vain la réouverture de la frontière entre les deux pays.
Souvent qualifiés de pays jumeaux, la Côte d'Ivoire et le Ghana sont les premiers producteurs mondiaux de fèves de cacao, représentant deux tiers de la production mondiale.