Les acteurs de la société civile guinéenne faisaient la queue pour accéder au palais du peuple, siège du parlement de leur pays, théâtre du dialogue inclusif organisé par la junte au pouvoir.
Guinée : forte affluence pour la concertation nationale
La messe ouverte mardi fait recette, tant il s’agit de proposer les axes majeurs de la période de transition consécutive à la chute du désormais ex-président Alpha Condé .
Un nouveau départ en filigrane donc pour le pays, le coup de force du 5 septembre ayant été présenté comme le résultat de l’échec de l’ensemble de la classe politique et militaire du pays par le nouvel homme fort de Conakry.
Il est donc temps de remettre la Guinée sur les rails a souligné Mamadou Sylla , ancien leader de l’opposition guinéenne.
Mais le colonel Mamady Doumbouya , le patron de la junte a prévenu : " Il ne tolérera aucun calendrier, aucun agenda politique individuel ou partisan". Non sans souligner que " le seul calendrier qui vaille est celui du peuple guinéen qui a tant souffert".
‘’ Nous avons promis d'aller nous concerter entre nous, musulmans et chrétiens , pour faire des propositions aux nouvelles autorités '', a dit le grand imam de Conakry, Hadj Mamadou Saliou Camara , à la sortie de la rencontre.
La durée de la transition, la formation du gouvernement d’union nationale ainsi que celle du Conseil national de transition figurent au menu des discussions. Dans cette démarche, le pays est loin d’avoir les mains libres. La communauté internationale scrute les faits et gestes de la junte au pouvoir. Et n’a pas encore dit son dernier mot. Alors qu’elle attend une transition dirigée par les civils.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest se réunira d’ailleurs jeudi pour discuter d'éventuelles mesures après l'éviction du président Alpha Condé le 5 septembre.
La CEDEAO a déjà suspendu la Guinée la semaine dernière après le qualifiant l’éviction d’ Alpha Condé de "violation manifeste" de la charte régionale du bloc ouest-africain.