Les Jeux Paralympiques de Tokyo débutent ce mardi au Japon. Comme aux JO, une équipe entièrement composée de réfugiés participera à la grande messe du handisport. Elle a trouvé lundi un parrain de prestige en la personne d'Alphonso Davies, le talentueux footballeur du Bayern de Munich.
Alphonso Davies, au nom des sportifs réfugiés
Il s'est fendu d'une longue lettre publiée sur le site du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), pour afficher son soutien à la délégation des réfugiés et utiliser sa notoriété pour donner un coup de projecteur à ces sportifs aux parcours de vie semés d'embûches.
Alponso Davies est lui-même issu de cette communauté. Lui, l'international canadien est bien Africain de naissance. Il est né dans le camp de Buduburam, au Ghana il y a bientôt 21 ans. A 1 500 km de Monrovia, la ville natale de ses parents.
D'un camp de réfugiés au Ghana au titre mondial avec le Bayern de Munich
Debeah et Victoria Davies ont fui le Libéria et la seconde guerre civile connue par le pays en quelques années, un conflit qui aura déplacé près d'un demi-million de leurs compatriotes.
Emigré en Amérique du Nord alors qu'il n'a que 5 ans, Alphonso Davies a obtenu la nationalité canadienne en 2017 alors qu'il battait tous les records de précocité en MLS, le championnat américain de football.
Aujourd'hui, il évolue dans l'un des plus grands clubs du monde avec qui il a remporté la Ligue des Champions et le championnat du monde des clubs de la FIFA en 2020.
"des modèles avec le pouvoir d'inspirer les autres"
C'est le sport qui a permis au jeune Alphonso de s'intégrer au sein de sa patrie d'accueil. Ses premières années de l'autre côté de l'Atlantique ont été difficiles, marquées par les moqueries sur son anglais approximatif, appris entre les tentes plutôt que sur les bancs d'école. Le système scolaire nord-américain, résolument tourné vers le sport, lui a permis de trouver sa place.
Désormais icône en Amérique du Nord, il représente avec fierté la sélection à la feuille d'érable (23 sél., 9 buts) et symbolise un parcours de réussite sociale.
Ses encouragements à la délégation paralympique des réfugiés montrent qu'il n'oublie pas d'où il vient. Dans son courrier, Alphonso Davies rend un vibrant hommage aux athlètes présents au Japon : « vous êtes des modèles avec le pouvoir d'inspirer les autres », « vous formez l'équipe sportive la plus courageuse du monde ».
« Beaucoup ne comprennent pas à quel point il est difficile d'être un réfugié, d'avoir été contraint de fuir pour votre sécurité. [...] Plus difficile encore quand on a un handicap. »
Six athlètes composent l’équipe paralympique de réfugiés pour les Jeux paralympiques de Tokyo 2020 dont un seul africain, le Burundais Parfait Hakizimana, 32 ans, réfugié au camp de Mahama au Rwanda depuis les violences post-électorales de 2015.
La délégation paralympique des réfugiés :
Ibrahim Al Hussein , réfugié syrien vivant à Athènes, en Grèce, para natation.
Alia Issa , réfugiée syrienne vivant à Athènes, Grèce, para athlétisme (lancer de massue).
Parfait Hakizimana , réfugié burundais vivant dans le camp de réfugiés de Mahama, Rwanda, para taekwondo.
Abbas Karimi , réfugié afghan vivant à Fort Lauderdale, aux Etats-Unis, para natation.
Anas Al Khalifa , réfugié syrien vivant à Halle, Allemagne, para canoë.
Shahrad Nasajpour , réfugié iranien vivant à Phoenix, Etats-Unis, para athlétisme (disque).
L’équipe paralympique des athlètes réfugiés de Tokyo 2020 sera la première équipe à entrer dans le Japan National Stadium lors de la cérémonie d’ouverture.