S’il y a une chose que les Jeux olympiques célèbrent, c’est la diversité de cultures. C’est d’ailleurs ce que représentent les 5 anneaux olympiques : l’unité dans la différence. Sauf que cette année, les JO ont lieu à Tokyo, et le Japon, n’est pas très ouvert à la diversité. Mais grâce à des athlètes métis comme la joueuse de tennis moitié haïtienne Naomi Osaka ou le joueur de basket moitié béninois Rui Hachimura, le pays est forcé de revoir son modèle de société homogène. C’est ce qu’explique Melissa Luna Isomoto, étudiante japonaise, moitié kényane.
JO Tokyo : le Japon face à la diversité ethnique
"En tant que métisse, j'étais très heureuse que Naomi Osaka et Rui Hachimura représentent le Japon (à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques). Fondamentalement, quand je regarde les calomnies que Naomi (Osaka) subit, moi-même en tant que personne mixte et ayant grandi au Japon, ce genre de calomnies me fait très mal, à moi et à d'autres enfants mixtes. Mes camarades de classe du primaire m'appelaient « étrangère » et comme ils savaient que j'avais des racines kényanes, ils me disaient de retourner au Kenya, on m'a traité de gorille, des intimidations typiques à l'école primaire."
Une analyse de données gouvernementales par l'agence de presse Kyodo a révélé que seulement 20.000 des 1,02 millions de bébés nés en 2014 avaient des parents japonais et non-japonais. Et pour certains, le fait que des métis comme Naomi Osaka puissent aussi représenter le Japon est important même s’il s’agit d’un geste symbolique…
" Naomi Osaka a porté la torche olympique et cela montre que le Japon utilise la diversité uniquement lorsque cela lui convient et apporte des avantages. Actuellement, les personnes aux racines multiples sont largement utilisées comme des êtres générant des profits afin de masquer la discrimination et les problèmes sociaux en cours. Ces Jeux olympiques ont masqué la discrimination, ont utilisé la diversité de leurs athlètes comme un moyen de dissimuler et de repousser les problèmes sociaux et de discrimination d'une manière qui les prive de leurs efforts et de leurs performances écrasantes", explique Julian Keane, sociologue à la Osaka City University.
Le Japon a encore un long chemin à parcourir afin d’atteindre cet esprit olympique qui célèbre la diversité.