Ils font la queue des heures et repartent parfois bredouille : en mettant la pression sur ceux qui traînent à se faire vacciner, le Zimbabwe a réussi à pousser des milliers personnes vers des centres de soins en manque de doses.
Zimbabwe : vaccination obligatoire contre la Covid-19, sans vaccins
Les soignants ont récemment reçu un ultimatum de deux semaines pour se faire vacciner , sans quoi ils ne seront pas couverts en cas de contamination . Sur les marchés, seuls les vendeurs vaccinés seront autorisés, tout comme dans les salles de vente de tabac et de coton. L'instance qui régule le commerce des céréales a elle annoncé qu'elle n'achèterait qu'aux agriculteurs vaccinés.
Devant les centres de soins , les files s'allongent dès 4h du matin et parfois il ne se passe rien. La demande est très forte, explique le porte-parole du principal hôpital du pays, Parirenyatwa Central. "Ça nous fait très plaisir et on vaccine un millier de personnes par jours" , dit Linos Dhire. "On a fait un effort pour gérer le monde, nous n'avons plus d'énormes queues, c'est un peu plus gérable" , ajoute-t-il.
Miriam Tuwe, 29 ans, raconte avoir dû attendre cinq jours et faire des heures de queue avant sa première injection . Molline Makokove, 38 ans, a été vaccinée en avril mais lutte pour obtenir une seconde dose . "À l'époque, il y avait très peu de monde, c'était réglé en une demi-heure" . Pour la seconde injection, on lui a dit que les doses n'étaient pas disponibles.
Un peu plus d'un million de personnes ont reçu une première dose au Zimbabwe , sur une population de près de 15 millions. Dès le début de la campagne en février, le président Emmerson Mnangagwa avait averti que ceux qui refuseraient le vaccin seraient privés de certains services publics.
Comme le reste de l'Afrique, le Zimbabwe est entré dans une troisième vague meurtrière de coronavirus, recensant officiellement plus de 83 000 cas confirmés et 2 600 décès. Le pays est voisin de l'Afrique du Sud, pays le plus touché du continent par la pandémie de Covid-19 ,