Aucune célébration officielle n'est prévue vendredi pour les dix ans de l'indépendance du Soudan du Sud, où les autorités ont ordonné que la population fête cette journée en privé, officiellement en raison du Covid-19.
Soudan du Sud : aucune commémoration pour les dix ans de l'indépendance
Le pays, né officiellement le 9 juillet 2011 avant de plonger dans une sanglante guerre civile entre 2013 et 2018, n'a plus tenu de cérémonie à cette occasion depuis 2014.
Selon le vice-ministre de l'Information Baba Medan, les ministres sud-soudanais ont exprimé des inquiétudes sur l'organisation d'éventuels événements en pleine pandémie de coronavirus lors d'une réunion gouvernementale mercredi.
"Son Excellence (le président Salva Kiir) ordonne au public, les citoyens du Soudan du Sud, de célébrer dans leur propre maison", a-t-il déclaré aux journalistes à l'issue de cette réunion.
Le vice-ministre a déclaré que le président Kiir tiendrait un discours public, "afin que tout le monde le voie sur sa télévision ou l'entende sur sa radio, et que nous évitions également tout problème de santé publique".
Initialement annoncée, la prestation de serment des députés du Parlement "reconstitué", dont la composition avait été annoncée fin mai, a été reportée, sans plus de précision.
Le seul événement public annoncé est une course de 10 km, baptisée le Great South Sudan Run et qui débutera à 05H00 du matin (02H00 GMT) à Juba, la capitale, a dit le vice-ministre.
Salva Kiir a lui évoqué mercredi les sanctions internationales qui "appauvrissent" selon lui le Soudan du Sud et prive l'État de revenus.
"C'est pourquoi nous ne célébrerons pas le dixième anniversaire de la façon dont les gens l'auraient souhaité", a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne de télévision kényane Citizen TV, diffusée mercredi soir.
Le Soudan du Sud a bénéficié de milliards de dollars de soutien financier, après que son peuple a voté à une écrasante majorité pour faire sécession du Soudan lors d'un référendum en 2011.
Fin 2013, le pays a plongé dans une guerre civile sanglante, entre le président Salva Kiir et son rival Riek Machar. Les cinq années de conflit ont tué près de 400.000 personnes, déplacé quatre millions d'autres et ruiné l'économie.
Le plus jeune pays du monde est actuellement confronté à sa pire crise alimentaire depuis l'indépendance, avec quelque 60% de la population souffrant de graves pénuries alimentaires - certaines personnes étant proches de la famine -, selon le Programme alimentaire mondial.
Kiir et Machar dirigent actuellement un fragile gouvernement d'unité, créé après un accord de paix en 2018 qui a officiellement mis fin à la guerre.