Huit ans après son arrivée au Mali, la France a annoncé la transformation prochaine de l’opération Barkhane et de sa présence militaire au Sahel. Cette transformation passera notamment par la fermeture de bases de l'armée française et la mise en œuvre "d'une alliance internationale associant les Etats de la région". Au lendemain de cette annonce, les réactions étaient nombreuses dans les rues de la capitale malienne.
La suspension de Barkhane, "un coup dur d'abord pour l’armée malienne"
" Nous avons salué la présence de Barkhane aux côtés des Maliens pendant de nombreuses années. Le retrait unilatéral et la suspension de l'intervention des forces françaises aux côtés des forces maliennes sont un coup dur d'abord pour l’armée malienne, mais aussi pour les armées du Sahel en général. Ce qui est certain, c'est que cela va pousser notre pays et les États de la sous-région à trouver des solutions pratiques et des stratégies afin de faire face à cette menace terroriste qui envahit tout le Sahel ", dit un habitant de Bamako.
" Avant de pouvoir affirmer que nous allons chasser les troupes de la force Barkhane, nous devons nous poser la question de savoir d’où est venue cette guerre et de quand elle a commencé. Je pense que le Mali a besoin de l’aide des autres pays pour faire face à cette situation incontrôlable ", ajoute un autre.
Paris déploie actuellement quelque 5 100 soldats contre les djihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda, pour soutenir les armées affaiblies des Etats du Sahel qui peinent à les combattre seules.
La fin de Barkhane ne signifie pas pour autant le désengagement de la France dans la lutte antiterroriste au Sahel. L'accent doit être mis sur "des forces spéciales structurées autour de l'opération Takuba ".