Critiqué pour avoir été silencieux après le carnage perpétré par les combattants des Forces démocratiques alliées (ADF), dimanche en Ituri, le gouverneur militaire, le lieutenant-général Jonny Luboya est sorti de sa réserve promettant de prendre le contrôle de la situation très rapidement.
RDC : après le carnage en Ituri, l’état de siège pris au piège ?
"Il fallait qu'on évalue un peu la situation, il fallait qu'on connaisse ce qu'on appelle la valeur opérationnelle, on allait monter en puissance petit à petit" ce sont les propos du gouverneur militaire de l'Ituri rapportés par Actualitécd . Le Lieutenant-général Jonny Luboya, a tenté jeudi de calmer les critiques après la défiance des groupes rebelles. Encore ce jeudi matin, ce sont douze civils qui ont été assassinés dans une zone minière dans le territoire de Djugu. Avant ce nouveau massacre, dans la nuit du dimanche à lundi, 57 civils, hommes, femmes et enfants avaient été massacrés pour la plupart à la machette après avoir ligotés dans les vilages de Tshabi et Boga.
En dépit des critiques qui se lèvent contre l'inefficacité de cette opération, le gouverneur militaire et sa nouvelle équipe restent confiants : nous avons presque toutes les équipes, c'est-à-dire, le nouveau commandant région, tous ses adjoints sont arrivés, le commissaire divisionnaire adjoint est là, je pense que lui aussi est presque complet, l'auditeur est arrivé aussi. Le commandant secteur aussi est arrivé, donc je pense que toute l'équipe est là. Et nous allons comme ça évoluer graduellement, et on va nous renforcer en personnel d'ici là
Mercredi, le ministre de la défense, Gilbert Kabanda avait tenu des propos plutôt similaires, se montrant même optimiste quant à reprise en main de la province de l'Ituri, dans deux semaines
Comme tout processus, il y a le démarrage, il y a l'accélération, et puis il y a le point où l'on arrive à l'objectif final. Pour le moment, nous sommes en phase de l'accélération, parce que tous les dispositifs sont pris, c'est comme un avion qui décolle.
A croire le ministre de la défense : les opérations sur le terrain vont démarrer avec la logistique, avec toutes les capacités financières, il y a des hommes que nous allons devoir bouger pour aller dans les zones de l'état de siège et je peux vous rassurer, d'ici deux semaines maximum, la situation ne sera plus la même.
Le président Félix Tshisekedi avait décrété le 6 mai dernier l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, pour venir à bout des groupes armés qui sévissent dans ces régions frontalières du Rwanda et de l'Ouganda. Près de 122 groupes armés sont actifs dans tout l'est de la RDC, selon le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), dans une région meurtrie par les violences de toutes sortes depuis trois décennies.
Mais l'optimisme du gouvernement est loin d'enchanter en RDC. Le prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege a dénoncé le massacre du 31 mai invitant les autorités à briser le cycle de la violence et de l'impunité en traduisant devant la justice les responsables de ces crimes.