A l’approche de la Pâques orthodoxe, en Serbie occidentale, les villageois préparent les festivités et entament la préparation d’immenses bougies en cire d'abeille pour le monastère local.
Pâques orthodoxe : des villageois serbes fabriquent leur propre bougie
Dans la région de Jadar, dans l'ouest du pays, deux groupes d’agriculteurs collectent comme chaque année des dons de cire d'abeille auprès des ménages locaux pour couler deux bougies d’1,5 mètre de haut et de 50 kilos.
La première référence écrite de cette tradition apparaît dans des textes du milieu du 18 ème siècle.
"Je participe à la fabrication de bougies depuis des années, depuis 53 ans de ma vie déjà. Autrefois, la bougie était construite autour d'une mèche que l’on accrochait pour faire couler de la cire fondue autour. Il nous fallait trois jours pour fabriquer une bougie. C'est l'époque moderne maintenant, couler une bougie ne prend plus que quelques heures.[...] On les appelle les bougies des agriculteurs parce qu'elles sont offertes pour la protection de nos cultures et de nos vergers contre les intempéries et la grêle ", a déclaré Ranko Nikolic, villageois de Zajaca.
Au fil du temps, la procédure s'est modernisée et les villageois utilisent désormais des moules à bougies spécialement conçus.
Seule la livraison des bougies des agriculteurs au monastère suit un script établi de longue date.
Le jeudi saint, les deux processions escortent leurs bougies jusqu’à l’église du monastère.
Ce rituel séculaire est l'occasion pour les agriculteurs de demander la bénédiction de Dieu sur leurs récoltes et leur bien-être général.
Les cierges bénis par les prêtres sont placés près de l'autel pour y être utilisés dans toutes les prières liturgiques jusqu'à la prochaine Pâques.
La cire qui reste des deux bougies après 12 mois d'utilisation est alors récupérée par les villageois et utilisée pour la fabrication des bougies de la prochaine Pâques.
Traditionnellement, la plupart des villageois participent au processus de fabrication des bougies, mais cette année, comme la précédente, seuls de petits groupes de personnes ont été sélectionnés pour participer à la fabrication et éviter une propagation incontrôlée du coronavirus.
Une règle qui n’a pas empêché quelques 200 personnes à prendre part aux processions puis à se rassembler dans la cour de l'église du monastère pour assister à la cérémonie.