Accusée de crimes durant le Génocide de 1994, Beatrice Munyenyezi a comparu ce mercredi devant un tribunal de Kigali.
Rwanda : Beatrice Munyenyezi face à la justice
Cela faisait des années que la justice rwandaise attendais ce moment. A 51 ans, Beatrice Munyenyezi, accusée de crimes durant le génocide de 1994 contre les Tutsi a comparu ce mercredi devant un tribunal de Kigali. Une comparution brève, son avocat ayant obtenu un ajournement
" Je n'ai pas eu suffisamment de temps pour préparer le dossier car il n'est pas possible de voir ma cliente. Ce n'est qu'hier soir qu'on nous a donné 20 minutes ensemble pour discuter de l'affaire. Et nous n'avions pas le dossier ", explique Gatera Gashabana, son avocat.
Déportée par les Etats Unis après avoir passe dix ans en prison pour avoir menti sur son implication dans le génocide (ce qui lui avait permis d'obtenir la nationalité américaine), Beatrice Munyenyezi fait face a sept chefs d'accusation liés au génocide , dont ceux de crimes de génocide, incitation à commettre un génocide, complot en vue de commettre un génocide et complicité de viol et d'extermination.
Selon un article de 2015 du Boston Magazine, Béatrice Munyenyezi vivait tranquillement dans un quartier ouvrier de l'Etat du New Hampshire, aux Etats-Unis, avec ses trois enfants jusqu'à ce qu'un agent fédéral commence à sonder son passé. Son cas a attiré l'attention alors que son mari et sa belle-mère , une ancienne ministre, étaient jugés pour crimes de génocide . Tous deux ont été condamnés.
Son mari Arsène Shalom Ntahobali a notamment été condamné à 47 ans de prison en 2013 par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) d'Arusha, en Tanzanie, pour son rôle dans la milice Interahamwe .
Les enquêtes ont montré que Béatrice Munyenyezi, surnommée "la commandante" , supervisait un barrage routier où elle identifiait les Tutsi et les faisait tuer, et encourageait également les extrémistes hutu à violer les femmes, y compris dans un cas, une religieuse.