En temps de Ramadan, peu après la prière du soir, des habitants s'affairent à bloquer l'autoroute de l'Etat d'Al-Jazirah, dans la ville de Nuba au Soudan ils arrêtent toutes les voitures et les bus.
Sur les routes du Soudan, une générosité a pris forme au fil des années
En bord d'autoroute, à Nuba, à une cinquantaine de kilomètres de Khartoum, les conducteurs et leurs occupants sont invités à rejoindre plusieurs autres personnes pour la rupture du jeûne. Entre 150 et 200 voyageurs sont invités chaque jour à partager l'iftar. Une marque de solidarité qui dure depuis des décennies.
C'est une coutume que nous tenons de nos grands-parents. Elle a commencé dans les rues du village. Ils invitaient les voyageurs à partager leur repas d'iftar après la construction de cette route dans les années 1960, souligne Aboulmaali Mohamed Ibrahim, un chef traditionnel.
Jus de fruits frais, boisson locale à base de gingembre et cannelle, divers plats traditionnels et des dates les attendent, disposés sur des plateaux à même le sol, près de tapis où ils peuvent s'asseoir. Les habitants de Nuba apportent, tout ce qu'ils ont à la table de l'iftar, comme beaucoup de Soudanais, en pleine crise économique, ces repas en commun sont une belle occasion de faire face aux pénuries de biens essentiels et aux hausses de prix des denrées alimentaires. Une marque de solidarité qui dure depuis des décennies.
Le nombre d'invités augmente le jeudi, lorsque les gens quittent Khartoum pour rendre visite à leurs proches dans les villages. En général, nous accueillons entre 150 et 200 personnes. Mais le jeudi, nous pouvons accueillir jusqu'à 300 personnes explique Mudather Saad, un habitant de Nuba. Ce partage de repas le temps d'une escale a donné à la ville de Nuba une notoriété au delà des frontières du Soudan, à chaque période de Ramadan, la tradition se perpétue au grand bonheur des voyageurs.