A la veille de l’élection présidentielle au Djibouti, le président sortant Ismail Omar Guelleh, candidat à un cinquième mandat, a clôturé sa campagne mercredi.
Présidentielle Djibouti : le dernier appel au vote du président Guelleh
Entouré de son épouse et de représentants du gouvernement, il a pris la parole lors de son dernier meeting haut en couleurs, dans le un stade rempli de supporters et partisans de l'Union pour la majorité présidentielle (UMP), le parti au pouvoir.
"Nous sommes un petit pays. Nous avons besoin de nous regrouper pour construire notre pays, pour partager les bénéfices de notre pays, et nous allons essayer de défendre la paix de notre pays. [...] Nous devons penser au développement de notre pays, travailler à notre développement. Personne ne le fera pour nous si nous ne nous en occupons pas. Vous devez faire votre devoir, jeunes et moins jeunes." a déclaté le président du Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh.
Djibouti est un pays largement désertique, stratégiquement situé sur l'une des routes commerciales les plus fréquentées du monde et au carrefour entre l'Afrique et la péninsule arabique, à une courte distance du Yémen déchiré par la guerre.
Sous le président Guelleh, le pays a exploité cet avantage géographique, en investissant massivement dans les ports et les infrastructures logis tiques.
Mais le Djibouti a également observé une disparition progressive de la liberté de la presse et une répression de la dissidence alors qu'il courtise l'intérêt des étrangers.
En 2020, Guelleh a été confronté à une vague inhabituelle de manifestations de l'opposition, qui ont été brutalement réprimées, après l'arrestation d'un pilote de l'armée de l'air qui avait dénoncé la discrimination et la corruption fondées sur le clan.
La police a dispersé plusieurs petites manifestations spontanées contre le cinquième mandat de Guelleh à l'approche de l'élection.
Une élection sans surprise
Le président sortant fera face à un seul candidat, Zakaria Ismail Farah, 56 ans. Cet homme d'affaires spécialisé dans les produits de désinfection, fraîchement débarqué en politique, a pu obtenir de justesse la révocation de sa nationalité française pour pouvoir être candidat.
Les opposants historiques d'Ismail Omar Guelleh parmi lesquels Abdourahmane Guelleh, ancien maire de Djibouti à la tête du Radde, qui s'était allié à l'Union pour le Salut National qui a considéré que le scrutin manquait de transparence, ont choisi de boycotter le scrutin.
Le MRD de Daher Ahmed Farah, de son côté, n'est toujours pas reconnu légalement, malgré le soutien des Nations Unies.