Après la normalisation des relations avec l'Etat Hébreu en octobre, le Soudan pourrait lever le boycott d'Israël, en place depuis 1958.
Le Soudan s'apprête à abroger la loi sur le boycott d'Israël
Le conseil des ministres soudanais a approuvé mardi un projet de loi visant à abroger le boycott d'Israël en vigueur depuis 63 ans , après la normalisation par le Soudan de ses relations diplomatiques avec l'Etat hébreu en octobre 2020.
" Le conseil des ministres a approuvé un projet de loi abrogeant la loi sur le boycottage d'Israël datant de 1958 pour l'année 2021 ", a-t-il indiqué dans un communiqué. Le conseil des ministres a également réaffirmé " la position ferme du Soudan " en faveur de la solution à deux Etats avec la création d'un Etat palestinien aux côtés de celui d'Israël.
Le texte devra cependant être approuvé par la plus haute autorité du pays, le conseil de souveraineté , pour avoir force de loi.
La loi de 1958 interdit les échanges commerciaux avec l'Etat hébreu, avec des personnes de nationalité israélienne ou encore avec des entreprises appartenant à des Israéliens. De même, elle interdit l'importation de produits fabriqués ne serait-ce que partiellement en Israël. Toute personne violant ce boycott risque jusqu'à dix ans de prison ainsi qu'une lourde amende.
Un rapprochement diplomatique après des années de tensions
Durant des décennies et plus encore durant les trente ans du règne autoritaire de l'ex-président Omar el-Béchir , chassé du pouvoir en avril 2019, le Soudan a entretenu une ligne dure envers l'Etat hébreu.
Mais avec la normalisation des relations diplomatiques en octobre, dans la foulée de plusieurs pays arabes dont le Maroc, les Emirats arabes unis ou encore Bahreïn, les deux états, longtemps ennemis, se sont rapprochés. Cherchant à réintégrer le Soudan sur la scène internationale, le gouvernement de transition a également accepté de normaliser les relations diplomatiques avec l'Etat hébreu en échange notamment d'une levée des sanctions américaines contre Khartoum. Mais ces " Accords d'Abraham ", signés en janvier par le Soudan et Israël, n'entreront en vigueur qu'après leur ratification par le Parlement soudanais, qui n'a toujours pas été constitué.