De Dakar à Genève, les femmes s'emparent du street art

Fresque murale inspirée d'une photo de femme prise en 1963 par Gordon Parks, grand documentariste de son temps qui a lutté pour les droits des Afro-Américains.   -  
Copyright © africanews
FIFDH Geneva 2021

Face à la fermeture des lieux culturels, le Festival du film et forum international sur les droits humains s’est emparé la semaine dernière des rues de Genève. Bien qu'organisé en ligne, Covid-19 oblige, le FIFDH 2021 avait invité la graffeuse sénégalaise Zeinixx et deux artistes suisses à réaliser une fresque géante sur un mur, dans le cadre de la Semaine de l’égalité.

Zeinixx vient tout droit de Dakar, elle se présente :

"Ok, moi c’est ZEINIXX LFDM, première femme à faire du graffiti au Sénégal. C'est un honneur pour moi d’être ici à Genève, et de représenter la Hip Hop Girl Scene".

L’idée est simple : faire vivre les luttes féministes dans l'espace public.

"Les femmes sont visibles dans l’espace public, ce n’est pas l’affirmer, c’est le confirmer. Avec cette fresque gigantesque derrière nous, je pense que cela a été bien confirmé, puisqu’il y a eu trois femmes sur ce mur pendant une dizaine de jours."

Le Street Art est un milieu où les femmes sont loin d’être majoritaires.

Mais Europe ou Afrique, les combats féministes sont les mêmes, à divers degrés, voilà le message que voulaient faire passer les graffeuses sénégalaise et suisses Amikal et Nadia Seika :

"Oui, c’est pour dire les femmes sont belles et bien là. Malheureusement, c’est encore une cause pour laquelle on est obligé de revendiquer aujourd’hui, car on est bien loin de l’égalité."

Et pour la 19e édition du festival, la deuxième en période de pandémie, il était important d’être physiquement présent, même si les organisateurs ont su investir de nouveaux canaux numérique, vidéo et audio, comme l'a expliqué Boris Mabillard, responsable des débats FIFDH 2021 :

"L’espace public, c’est bien évidemment le lieu où s’expriment les revendications féministes, mais c’est aussi un symbole à conquérir, l’espace public est à conquérir. Et quand je dis espace public, j’entends évidemment la rue, mais aussi les espaces virtuels, les espaces artistiques, les espaces de création de toutes sortes. Donc, on a de l’ici, Genève, du lointain, avec Dakar, et cela se concrétise par une fresque qui réunit trois univers géographiques, trois univers artistiques."

Et plus encore, car ce portrait est inspiré d'une photo de femme prise en 1963 par Gordon Parks, grand documentariste de son temps qui a lutté pour les droits des Afro-Américains.

À découvrir également

Voir sur Africanews
>