Plusieurs centaines d'étudiants ont manifesté contre le pouvoir mardi à Alger, dans un nouveau geste de défiance à l'encontre du régime confronté depuis trois semaines à un retour dans la rue du mouvement pro-démocratie du Hirak.
Les étudiants descendent à nouveau dans les rues d'Alger
Le cortège, majoritairement composé d'étudiants mais aussi de sympathisants du Hirak , a parcouru les principales artères du centre de la capitale pour rejoindre la Grande Poste, lieu de ralliement traditionnel des partisans du mouvement de contestation.
En tête du défilé, était déployée une large banderole : "Le régime est mort et il n'est pas possible de ressusciter un cadavre. Pas de normalisation avec le pouvoir, dégagez!".
"Nous refusons ce système"
"Les revendications essentielles des étudiants sont le départ du +système+, une justice indépendante et une presse libre, pour qu'elle puisse transmettre ce que dit le peuple et pas ce que dit le système" , explique Ilyes, un manifestant de 25 ans.
Face à la contestation, le régime manie la carotte et le bâton: il a libéré en février une soixantaine de militants du Hirak, dont plusieurs personnalités, mais certains tribunaux continuent d'avoir la main lourde.
Les protestataires ont repris les slogans du Hirak pour une "Algérie libre et démocratique" et un "Etat civil et non militaire" et ils ont conspué le président Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019 lors d'un scrutin massivement boycotté.
Les étudiants après les femmes
"Nous manifestons car nous refusons ce système, nous refusons les méthodes de ce système et nous refusons d'être divisés" , déclare Zakaria, un étudiant de 27 ans. Ce lundi, des centaines de manifestantes avaient déjà investi les rues d'Alger pour réclamer une égalité entre les hommes et les femmes et dénoncer le pouvoir en place.
A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes , de nombreuses Algériennes avaient défilé pour demander la modification immédiates des lois discriminantes.