Au Sénégal, le juge ordonne de relâcher l'opposant Ousmane Sonko après plusieurs jours de trouble qui ont entraîné la mort de cinq personnes. Mais il a été inculpé et reste sous contrôle judiciaire.
Sénégal : l'opposant Ousmane Sonko est libre
Ousmane Sonko est libre. Ce lundi, il a été inculpé dans l'affaire de viols dont l'accuse une jeune femme, mais le juge a ordonné de le relâcher sous contrôle judiciaire.
"Il rentre chez lui. Il est libre", a dit l'un de ses conseils, Me Etienne Ddione , après la présentation de son client au juge. Après plusieurs jours de troubles, l'issue de cette présentation était envisagée comme un facteur important pour la suite des événements, selon que le juge décidait ou non d'écrouer Ousmane Sonko.
Le Palais de justice pris d'assaut
Avant cette annonce du Tribunal, plusieurs dizaines de ses partisans avaient pris d'assaut la rue menant au Palais de Justice. Tous réclamaient sa libération pure et simple, au motif que son arrestation est politiquement motivée. La décision du juge était très attendue surtout dans un contexte marqué par des violences depuis près de quatre jours. Au moins cinq personnes auraient perdu la vie .
Dans la capitale Dakar, des blindés de l'armée ont été positionnés sur la place de l'Indépendance, centre du quartier névralgique du Plateau, siège des grandes institutions, dont la présidence. La garde à vue d'Ousmane Sonko a été levée dimanche mais il est resté entre les mains des autorités en vertu du mandat d'amener délivré contre lui dans l'affaire de viols présumés.
"La révolution est lancée"
Ousmane Sonko avait été arrêté officiellement pour trouble à l'ordre public, alors qu'il se rendait en cortège au tribunal où il était convoqué pour répondre à l' accusations de viol portées contre lui par une employée d'un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser.
"La révolution est déjà lancée, rien ni personne ne pourra l'arrêter" , a dit devant le presse le député. "Il faut garder cette mobilisation, il faut qu'elle soit beaucoup plus importante même, mais il faut surtout qu'elle soit pacifique", a ajouté Ousmane Sonko, quelques heures après avoir été inculpé et remis en liberté. Le collectif Mouvement de défense de la démocratie (M2D), comprenant le parti de l'opposant, des formations d'opposition et des organisations contestataires de la société civile, avait appelé " à descendre massivement dans les rues" à partir de lundi et ce pendant trois jours.