L'émotion était vive mercredi à Jangebe dans le nord-ouest du Nigeria lors des retrouvailles entre les 279 adolescentes retrouvées cette semaine et leurs familles.
Nigeria : retrouvailles dans la confusion pour les filles enlevées
Les filles pleuraient à chaudes larmes lorsqu'elles ont pu enfin serrer leurs parents dans leurs bras. Pour les parents dont l'attente a été très longue, la confusion et l'incompréhension ont vite pris le pas sur la joie. " J'ai tenu deux d'entre elles, et je leur ai dit : mais vous n'êtes pas trois ? Elles m'ont répondu qu'elles n'étaient pas toutes dans la même voiture, et que d'autres filles étaient à l'intérieur. C'est pourquoi j'ai tout fait pour les récupérer à l'intérieur", explique un père de famille.
La foule s'est très vite précipitée vers l'entrée de la salle où les jeunes filles étaient gardées, chaque parent voulant récupérer sa fille avant la tombée de la nuit. Selon l'AFP, les équipes de sécurité qui escortaient les véhicules du gouvernement local ont tiré en l'air et dans la foule, blessant au moins un villageois au ventre. Les habitants ont alors pris à partie le convoi des responsables de l'État de Zamfara, par des jets de pierres et en attaquant des voitures.
Le Nord-Ouest du Nigeria est devenue particulièrement dangereuse ces dernières années, les habitants étant laissés à eux-mêmes pour assurer leur sécurité. Il s'agissait ici du quatrième enlèvement de masse d'écoliers en moins de trois mois dans la région. Les "bandits" agiraient par appât du gain et non pour des raisons idéologiques, même si certains ont tissé des liens avec des groupes djihadistes dans le Nord-Est.
Depuis plus d'un an, le gouvernement de Zamfara négocie avec des accords d'amnistie en échange de remises d'armes. Le gouverneur a d'ailleurs assuré mardi que des bandits repentis avaient aidé à la libération de ces jeunes filles sans qu'aucune rançon ne soit payée, mais cette hypothèse reste peu probable.