Mali : le difficile dialogue avec les djihadistes ''radicaux''

Le Premier ministre malien Moctar Ouane et le vice-président Assimi Goita aux funérailles de l'ancien président du Mali Amadou Toumani Touré à Bamako le 17 novembre 2020.   -  
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Discuter avec les groupes armés radicaux, c'est ce que propose le gouvernement malien. Le sujet a été évoqué vendredi par le Premier ministre.

"Depuis 2017, de plus en plus de voix au Mali appellent au dialogue avec nos frères qui ont rejoint des groupes radicaux. C'est une demande qui a été exprimée à maintes reprises’’. C’est ainsi que s’est exprimé vendredi devant l’Assemblée nationale de son pays le Premier ministre malien.

Moctar Ouane , s’aligne sur l’option de faire la paix même avec le ‘’ diable’’, plusieurs fois exprimée dans le pays, alors que le Mali peine à se débarrasser des groupes djihadistes qui dictent leur loi dans certaines parties du territoire. Il y a un peu plus de 5 ans, Bamako avait signé un accord avec deux groupes armés du Nord avec la participation de l’Algérie et de plusieurs autres acteurs internationaux.

Dialoguer avec les ‘’ extrémistes’’ au nom de la paix et de la réconciliation, le pari est loin de plaire à tout le monde. Des sons discordants se feront très certainement entendre. Le Mali n’étant pas maître de son destin dans sa lutte contre les djihadistes.

Partenaire de Bamako face aux groupes armés, la France a toujours exprimé son opposition à un dialogue avec les ‘’ radicaux’’, préférant plutôt l’option militaire.

Emmanuel Macron a répété cet engagement belliciste lors du dernier sommet du G5 Sahel tenu à N’Djamena au Tchad , les 15 et 16 février. Dans son intervention depuis son bureau parisien, le président français promettait ‘’une action renforcée’’ pour aller décapiter les organisations qui continuent à nourrir un agenda djihadistes au Sahel.

Et à l'Assemblée nationale malienne, même si l’idée du dialogue est plutôt bien accueillie. On est conscient d’une chose, le veto quasi-assuré de la communauté internationale face à ce plan. "Le problème qui se posera lors de la négociation avec les groupes radicaux au Mali : les Maliens disent qu'il faut négocier avec les groupes radicaux, mais la communauté internationale, est-elle d'accord ? ’’, s’interroge Abdoul Magid Ag Mohamed Di Nasser , membre du CNT , le Conseil National de Transition.

En attendant, Bamako tente de renforcer sa force de frappe. Un recrutement est annoncé. Environ 2 500 hommes supplémentaires vont rejoindre les FAMA , les forces armée maliennes. Des soldats qui seront redéployées sur l’ensemble du territoire dont des pans entiers sont encore sous la coupe des djihadistes.

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