Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait annoncé se plier à la motion de censure adoptée par les députés mercredi. C'est désormais chose faite.
RDC : le Premier ministre Sylvestre Ilunga démissionne
Désavoué par l'Assemblée, le Premier ministre Sylvestre Ilunga , a remis vendredi sa démission au président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi . Le Premier ministre, proche de l'ancien président Joseph Kabila, " dit avoir tiré les conséquences de l'évolution de la situation politique actuelle ", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la présidence, Giscard Kusema, en annonçant cette démission.
Il est "trop tôt" pour savoir quand le président va nommer son prochain chef de gouvernement, a-t-il ajouté. Félix Tshisekedi possède désormais, avec sa nouvelle majorité parlementaire (391 députés sur 500) pour nommer son propre chef de gouvernement.
Mercredi, le Premier ministre sortant et son gouvernement avaient fait l'objet d'une motion de censure largement adoptée par l'Assemblée nationale mercredi (367 voix sur les 377 députés votants).
" Tout en réaffirmant les observations que j'ai formulées" sur le bureau provisoire, "je me dois de reconnaître la compétence de l'Assemblée nationale à examiner la motion de censure qui m'a été destinée dès lors qu'elle a été signée par 301 députés ", avait finalement écrit le Premier ministre sortant dans son communiqué de jeudi. Dans un premier temps, Sylvestre Illunga avait déclaré ne pas reconnaître la légitimé de l'actuel bureau provisoire qui gère l'Assemblée.
Le départ du grand pro-Kabila
Sylvestre Ilunga Ilunkamba, avait été nommé en mai 2019 par le président de la République, en accord avec son prédécesseur Joseph Kabila , dont les proches étaient majoritaires à l'Assemblée. Le Premier ministre était à la tête d'une équipe gouvernementale pléthorique de quelque 65 ministres, dont les 2/3 étaient des membres du Front commun pour le Congo (FCC) , le regroupement des forces politiques de l'ancien président Joseph Kabila, qui conserve une grande influence dans la vie politique congolaise depuis son départ en 2019.
Le 6 décembre, Félix Tshisekedi avait annoncé unilatéralement la fin de sa coalition avec Joseph Kabila et sa volonté de disposer de sa propre majorité " d'union sacrée de la Nation " au Parlement pour conduire sa politique de réformes.