En Tunisie, une enquête a été ouverte après la réception d’un colis suspect destiné au chef de l’État. Ce mardi, un membre du cabinet du Président Kais Saied a ouvert un courrier contenant une matière suspecte. Personne n’a été indisposé alors que les médias tunisiens évoquent de la ricine, un poison potentiellement mortel.
Tunisie : un courrier suspect envoyé au Président Kais Saied
Cette affaire intervient dans un contexte politique très tendu après un bras de fer au sujet d'un remaniement gouvernemental, entre le président Kais Saied , un conservateur indépendant, et le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, principal parti au Parlement.
Ce mardi, des centaines de personnes s’étaient rassemblés près du Parlement pour manifester contre la classe politique et la répression policière dans des zones marginalisées du pays. Les députés ont voté la confiance aux onze nouveaux ministres, dont ceux de l'Intérieur, la Justice ou la Santé, en dépit des controverses sur plusieurs noms et des critiques acerbes du chef de l'Etat.
Pays en ébullition
La Tunisie est également en pleine ébullition , après des semaines de manifestations qui ont commencé lors des dix ans d’anniversaire du soulèvement contre le président Ben Ali. Le chômage touche plus d'un jeune sur trois, et les restrictions sanitaires ont accentué la crise sociale .
Les troubles qui s'étaient atténués durant le week-end ont repris mardi à Sbeïtla, une région marginalisée du centre tunisien, au lendemain du décès d'un jeune blessé la semaine dernière par une cartouche de gaz lacrymogène lors d'une manifestation. Des habitants ont lancé des pierres et la police a tiré du gaz lacrymogène en marge des funérailles du jeune homme. Au Parlement, certains députés d'opposition ont brandi son portrait.
Le remaniement a ravivé les divisions et animosités qui paralysent la classe politique, en pleine crise sociale et sanitaire. La Tunisie enregistre plus de 2 000 nouveaux cas confirmés et plus de 50 morts du Covid-19 chaque jour, et des médecins ont alerté sur les difficultés croissantes à trouver des places en réanimation.