Rwanda : sur les traces des responsables du génocide

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AFP

Le regard plongé dans le vide, Alain Gauthier a consacré des décennies de sa vie à traquer les suspects du génocide qui ont trouvé refuge en France. Ce Français de 72 ans a décidé de se battre pour les victimes du génocide rwandais.

Jusqu'à présent, ses efforts ont permis d'ouvrir une trentaine de procédures judiciaires en France contre des suspects rwandais. Six ont été jugés, dont trois ont été condamnés. L'un d'entre eux a été condamné à 25 ans de prison et les deux autres à la prison à vie. Et Alain Gauthier, ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, il a décidé, de rencontrer de nouveaux témoins. À l'image, d'Albertine Mukakamanzi qui a perdu sa mère dans ce drame.

Vous voyez aujourd'hui, c'est le mémorial, mais en 1994 ce n'était pas le mémorial, c'était le stade de la préfecture, c'est là où nous nous sommes réfugiés. Ils sont venus tirer sur nous. Ils ont tiré, jusqu'à ce que la nuit tombe. C'est à ce moment que moi, j'ai vu ma mère, elle était encore vivante, après que je lui ai dit, maman, au revoir, on se verra au ciel.

Avant l'ouverture d'un nouveau procès, Alain Gauthier a rencontré également Aaron Kabogora. Ce septuagénaire a perdu dix membres de sa famille dans les massacres de Bisesero. Gauthier veut recueillir son le témoignage qui servira lors du procès de Claude Muhayimana, un suspect du génocide vivant en France, dont le procès va s'ouvrir au mois de février.

Claude Muhayimana, qui travaillait comme chauffeur dans un hôtel de l’ouest du Rwanda, est accusé d’avoir transporté des miliciens Interahamwe vers divers endroits où des massacres ont été perpétrés.

Je ne l'ai vu qu'une ou deux fois. Je le voyais chaque fois qu'il venait déposer ou récupérer les interahamwe ici. Aujourd'hui, je n'ai pas de femme, pas d'enfants, pas de petits-enfants. Aucun d'entre eux n'est en vie. C'est pourquoi les auteurs du génocide doivent être traqués où qu'ils soient et punis" souhaite Aaron Kabogora.

Alain Gauthier et sa femme Dafroza Gauthier entendent présenter leurs nouvelles preuves lors du procès prévu du 2 au 26 février à la Cour d’Assises de Paris. 

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