Sibusiso Moyo a tiré sa révérence. Le ministre zimbabwéen des affaires étrangères a été emporté par le coronavirus selon l’annonce faite par le gouvernement mercredi. Il avait 61 ans.
Zimbabwe : le chef de la diplomatie emporté par le virus
C’est ce militaire qui avait annoncé le coup d’Etat, ou plutôt selon son expression, la ‘’ mission’’, qui sonna le glas du règne de l’ancien président Robert Mugabe fin 2017.
Visage de la chute de Mugabe
Dans la nuit du 14 au 15 novembre 2017, pour la première fois depuis l'indépendance, l'armée positionne des blindés dans la capitale Harare. L'opération se déroule en douceur, seuls quelques coups de feu sont tirés autour du "Toit bleu", la propriété du chef de l'Etat, aussitôt placé en résidence surveillée avec sa famille.
A l'aube, c’est lui, alors porte-parole de l'état-major qui est intervenu à la télévision nationale pour assurer qu'il ne s'agit pas d'un coup d'Etat, que le président et sa famille étaient en sécurité. Précisant qu’il s’agissait simplement ‘’ d'une opération contre les "criminels" de l'entourage du président, en l'occurrence les partisans de son épouse, Grace Mugabe, qui entend lui succéder. ’’, " Dès que nous aurons accompli notre mission, la situation devrait redevenir normale ", avait-il ajouté.
Il devenait ainsi, le visage de la révolution ‘’ interne’’, dirigée contre Robert Mugabe. Une implication récompensée par sa nomination au poste ministre des Affaires étrangères et du Commerce international fin novembre 2017 par le l'homme fort du pays, Emmerson Mnangagwa .
Le général ‘’ chéri’’, comme il se faisait appeler, est le troisième ministre à succomber des suites du coronavirus dans le pays. Le Zimbabwe fait face à une deuxième vague de la pandémie, jugée plus coriace. Officiellement, Harare dit n’avoir enregistré que 52 morts depuis le début de cette nouvelle vague.