En Côte d’Ivoire le dialogue entre le pouvoir et l’opposition a été suspendu ce mardi, sans qu'un accord ait été conclu. Après une semaine de pourparlers pour apaiser le climat politique en vue des élections législatives de mars 2021, des blocages persistent.
Côte d'Ivoire : le dialogue pour la paix suspendu
La libération des leaders politiques emprisonnés après le scrutin présidentiel du 31 octobre, le retour des exilés à l’instar de l’ex-président Laurent Gbagbo ainsi que la recomposition de la Commission électorale, jugée déséquilibrée et en faveur du pouvoir, font partie des points de divergences. Plusieurs responsables d'opposition ont évoqué la nécessité d'un dialogue direct entre les chefs des trois grands partis ivoiriens : le président Alassane Ouattara, et les ex-présidents Henri Konan Bédié (actuel leader de l'opposition) et Laurent Gbagbo. Les violences liées à la présidentielle boycottée par l'opposition ont fait 85 morts et 500 blessés entre août et novembre.
Le Premier ministre Hamed Bakayoko a salué un "consensus pour la poursuite du dialogue" , en vue d'une "décrispation du climat politique" , dans son discours concluant les pourparlers. "Les problèmes qui restent en suspens feront l'objet de prochaines séances, le processus reste ouvert" , a estimé de son côté Koffi Niamkey , principal négociateur du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, premier parti d'opposition). "La plateforme de l'opposition a des réserves mais ne s'est pas retirée du dialogue, c'est une dynamique" , a jugé Adama Bictogo , numéro deux du parti au pouvoir, assurant que "les élections législatives auront bel et bien lieu en mars 2021" .
Le pouvoir avait évoqué jusqu'à présent un scrutin au "premier trimestre" . Aucune date pour une reprise du dialogue politique n'a été avancée. Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l'ex-président Gbagbo, a déjà annoncé la semaine dernière sa participation aux législatives. Le PDCI ne s'est pas encore prononcé. Lors de son investiture le 14 décembre , Alassane Ouattara avait appelé à relancer le dialogue politique pour sortir de la crise en Côte d'Ivoire, à la suite d'Henri Konan Bédié, quelques jours plus tôt.
Plusieurs responsables de l'opposition, dont son porte-parole, l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan , sont poursuivis par la justice et écroués après avoir proclamé un régime de "transition" censé remplacer le président Ouattara, dont ils n'avaient pas reconnu la réélection pour un troisième mandat controversé .