Le pays de l'ouest du continent s'est offert ce dimanche un double scrutin présidentiel et législatif apaisé. Reste désormais à connaître le nom du successeur à Mahammadou Issoufou qui, conformément à la constitution, a laissé sa place vacante après deux mandats et 10 ans de pouvoir.
Niger : une journée de vote historique
Même si Mahammadou Issoufou va laisser sa place de chef de l'Etat prochainement, le président du Niger était particulièrement suivi dimanche lors de son arrivée à l'hôtel de ville de Niamey. Cette élection s'annonce déjà historique pour le pays qui va s'offrir pour la première fois une alternance démocratique.
"Quel que soit le vainqueur, la victoire appartiendra au peuple nigérien. C'est un jour spécial pour le Niger qui va connaitre pour la première fois de son histoire une alternance démocratique ", a souligné le président sortant.
Mohamed Bazoum reste le grand favori de l'élection
7,4 millions d'électeurs étaient attendus dans les urnes pour choisir entre les 30 candidats en lice. Malgré une certaine absence de renouvellement de la classe politique , avec deux anciens présidents (Mahamane Ousmane et Salou Djibo) et deux anciens Premiers ministres (Seini Oumarou et Albadé Abouba) parmi les candidats, pour une moyenne d'âge de plus de 60 ans, les Nigériens ont semble-t-il répondu à l'appel des urnes.
Mohamed Bazoum , qui bénéficie de la machine électorale de son parti et de l'Etat, fait figure à 60 ans de grand favori pour le poste. Le bras droit de Mahammadou Issoufou pourrait même devenir le premier président du Niger a être élu dès le premier tour.
"Je demande aux militants de sortir encore plus nombreux pour assurer notre victoire, comme (pour les élections municipales et régionales) le 13 décembre" , avait demandé l'ancien ministre de l'Intérieur, qui a déjà promis en cas de victoire de mettre l'accent sur la sécurité et l'éducation, notamment des jeunes filles, dans ce pays qui détient le record mondial de fécondité (7,6 enfants par femme).
Les résultats attendus pour mercredi ou jeudi
Cette double élection s'est déroulée sans violences particulières. Une nouvelle rassurante car les attaques incessantes ont fait des centaines de morts depuis 2010, et fait fuir de leurs foyers environ 500.000 réfugiés et déplacés, selon l'ONU.
Les premières estimations pour la présidentielle sont attendues lundi, et les résultats espérés mercredi ou jeudi, selon une source à la commission électorale.