Liban : Des employées africaines bloquées à Beyrouth

Des travailleuses Gambiennes manifestant devant leur consulat.   -  
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AFP

A Beyrouth, des dizaines d'employées de maison africaines, renvoyées par leur patron, manifestaient devant leur consulat.

Ces travailleuses n’avaient déjà plus d’emploi depuis la crise du coronavirus; avec la récente déflagration, elles ont désormais aussi perdu leur toit et réclament leur rapatriement dans leur pays d’origine.

Emily, sans abris, ni emploi,  était venue du Kenya pour trouver du travail à Beyrouth, désormais elle veut repartir à tout prix : ''Maintenant au Liban, il n’y a plus d’argent, plus de travail. Cette crise touche tout le monde, pas seulement nous. Nous ne pouvons pas travailler sans salaires. Cela fera bientôt deux semaines, que nous sommes ici devant l’Ambassade du Kenya. Nous ne souhaitons qu’une chose, que l’on nous aide à rentrer chez nous.''

A leurs côtés, Zeina Ammar de l'ONG Anti-Racism movement (ARM) appelle leur pays à "financer leur évacuation" et à "fournir un laissez-passer à tous les travailleurs sans-papiers", exhortant aussi les autorités libanaises à faire pression en ce sens : " Nous appelons tous les gouvernements de leurs pays d'origine à prendre réellement des mesures décisives pour financer cette évacuation, car cela va sauver des vies. Il faut non seulement financer l'évacuation mais aussi fournir un laissez-passer à tous les travailleurs sans papiers ".

Quelque 250.000 immigrés travaillent au Liban, arrivés grâce au système controversé de parrainage appelé "kafala" qui les prive des dispositions du droit du travail et permet à leurs employeurs de confisquer leur passeport.

Poussé par la mobilisation générale, le ministère du Travail libanais a été forcé de réagir en présentant, en juin dernier, un projet de modification du droit du travail, pour inclure les employées de maison étrangères. Ces dernières bénéficieraient ainsi de congés, d’un salaire minimum, ou encore le droit de démissionner en cas d'abus.

Pour rassurer les manifestantes, installées depuis des semaines devant leur ambassade, les autorités libanaises ont annoncé que des rapatriements allaient avoir lieu, sans donner de date, ni communiquer de chiffre.

Les autorités libanaises ont également durci le ton, menaçant de sanctions les employeurs qui ne respectent pas le contrat signé avec leurs employées, en confisquant leur passeport ou en ne leur versant pas de salaire.

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