Dans les pays voisins du Mali, le coup d'Etat de Bamako sonne comme une alerte.
Ces dirigeants africains chassés du pouvoir
Avant IBK, une série de chefs d'Etat africains avait déjà été contraints d'abandonner le pouvoir sous la pression du peuple ou de l'armée.
Le dernier en date était Omar el-Béchir au Soudan. Le 11 avril 2019, au pouvoir depuis 30 ans, il est destitué par l'armée après quatre mois d'un mouvement de contestation populaire. Aprés sa mise en détention, un Conseil militaire de transition dirigé par l'armée soudanaise a été mis en place.
Quelques jours plus tôt, le 2 avril 2019, Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans, et très affaibli depuis un AVC en 2013, démissionne après un mois d'une contestation inédite contre sa candidature à un cinquième mandat. Né d'un immense ras-le-bol des Algériens, le mouvement de contestation "Hirak" a secoué le pays pendant plus d'un an jusqu'à sa suspension en raison de la pandémie de Covid-19.
Le 14 février 2018, Jacob Zuma, premier président zoulou d'Afrique du Sud au pouvoir depuis mai 2009, démissionne sous la menace d'un vote de destitution et sous la pression de son parti, l'ANC, pressé de tourner la page des scandales de corruption dans lesquels il est cité. Cyril Ramaphosa lui succède.
Au Zimbabwe, le 21 novembre 2017, Robert Mugabe, lâché par ses soutiens et l'armée après 37 ans de règne, présente sa démission alors que l'Assemblée nationale commençait à débattre de sa destitution. Son ancien vice-président Emmerson Mnangagwa, limogé deux semaines plus tôt, lui succède.
En Afrique, depuis 2012, six présidents ont été destitués en deux ans Le 22 mars 2012, au Mali, un coup d'Etat dirigé par le capitaine Amadou Sanogo renverse le président Amadou Toumani Touré, accusé d'"incompétence" dans la lutte contre des groupes islamistes et la rébellion touareg dans le Nord.
Un mois plus tard, en Guinée-Bissau, un putsch mené par le vice-chef d'état-major, le général Mamadu Ture Kuruma, renverse, le 12 avril 2012, le président de la République par intérim, Raimundo Pereira et son premier ministre Carlos Gomes Júnior, entre les deux tours d'une élection présidentielle contestée.
Le 24 mars 2013, en Centrafrique, François Bozizé est renversé par les rebelles de la Séléka.
En Égypte, Mohamed Morsi, successeur d'Hosni Moubarak et premier chef d'Etat issu d'un scrutin démocratique est renversé, le 3 juillet 2013, par le général Abdel Fattah al-Sissi.
En Centrafrique, Michel Djotodia qui s'est auto-proclamé président de la République le 24 mars 2013 après le renversement et la fuite du président François Bozizé est évincé à son tour le 10 janvier 2014.
Au Burkina Faso, Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, a dû démissionner, le 31 octobre 2014, sous la pression de la rue, avant de prendre le chemin de l'exil.
2011 : Ben Ali, Moubarak, Gbagbo et Kadhafi
Le 14 janvier 2011, le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali est chassé par une révolte populaire déclenchée par l'immolation par le feu d'un marchand excédé par la pauvreté et les humiliations policières.
Le 11 février 2011, en Égypte, après 18 jours de révolte, la rue finira par avoir raison d'Hosni Moubarak. L'armée s'installe à la tête du pays.
En Afrique de l'Ouest, le monde entier à les yeux rivés sur Abidjan: un pays, deux présidents. Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo revendiquent la victoire à la présidentielle de novembre 2010 en Côte d'Ivoire. Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo finit par être arrêté après plus de quatre mois de crise et plusieurs jours de bombardements de la force française Licorne et de l'ONU. On comptera 3.000 morts lors de cette crise.
Le dernier chef d'État africain à tomber en 2011 est le guide libyen Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre 2011 à Syrte, confronté à un soulèvement transformé en conflit armé.