A la veille de la célébration musulmane d'Aid Al-Adha, les agriculteurs marocains espèrent vendre leurs moutons.
Maroc :l'agriculture en crise sur fond de Pandémie
Venir au marché aux bestiaux de Skhirat, est l’unique chance pour ces éleveurs de compenser les pertes engendrées par la pandémie, à l’heure où l'économie du Maroc reste paralysée depuis le confinement.
Le gouvernement marocain avait imposé des restrictions de voyage dans 8 des plus grandes villes du pays, comme Casablanca, Marrakech ou Tanger.
Une décision précipitée dimanche 26 Juillet à la suite d'un pic d'infections au COVID 19. Le pays ayant connu plus de contaminations au cours de la semaine dernière qu'au cours des quatre derniers mois, devait prendre des mesures fermes, selon le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb.
Mais les restrictions ont mis à mal les affaires de ces agriculteurs. Juste un jour avant la fête musulmane.
Dans les moments difficiles, de nombreux agriculteurs comptent sur la vente de leur bétail pour réduire les pertes et rembourser leurs dettes. «Nous avons dû baisser nos prix pour répondre à la faible demande», comme l’explique un agriculteur, Abdelaziz 34 ans.
Cette période de l'année est est propice au commerce du bétail, car la demande est élevée en vue de la préparation des célébrations de l'Aid Al-Adha.
Mais cette année, pour des agriculteurs comme Hamid, caché derrière son masque couleur sable, les affaires ne sont pas fructueuses. L'homme de 54 ans qui se rend chaque année au marché de Skhirat, est préoccupé par l'avenir incertain de son activité..
"Le plus important est de gagner de l'argent après plusieurs mois difficiles pendant lesquels nous n'avions aucun revenu", explique Hamid.
Si les zones rurales ont signalé moins d'infections que les grandes villes, les sécheresses ont rendu très difficile pour les agriculteurs une reprise de leur activité, même après le confinement.
Selon une étude du Haut Commissariat au Plan (HCP), en charge des statistiques officielles, «la baisse des revenus a touché 70% de la population rurale contre 59% des citadins». 77% des agriculteurs ont vu leurs revenus baisser ces derniers mois.