Le chef de l’Etat tchadien Idriss Déby Itno a procédé, à neuf mois de la présidentielle, à un remaniement conséquent de son gouvernement, avec l’entrée de 14 nouveaux ministres et six secrétaires d’Etat, a annoncé mardi la télévision d’Etat.
Tchad : le président Déby remanie son gouvernement
Le ministère des Affaires étrangères est confié à Amine Abba Sidick, actuel ambassadeur du Tchad en France. Il remplace Mahamat Zene Cherif, qui devient ministre de la Communication porte-parole du gouvernement.
Un nouveau portefeuille de la Sécurité et de l’Immigration est créé et revient à Mahamat Tahir Orozi, précédemment ministre de l’Aviation civile.
Les autres principaux ministères-clés, eux, n’ont pas changé de mains : la Défense, les Finances et le Budget, l’Economie, la Justice, l’Administration du Territoire.
Le poste de Premier ministre avait été supprimé en mai 2018 et M. Déby, qui dirige le pays d’une main de fer depuis un coup d’Etat il y a plus de 30 ans, accapare tous les pouvoirs de chef de l’exécutif.
Son nouveau gouvernement, qui compte 35 membres contre 31 précédemment, a accueilli mardi plusieurs jeunes, des femmes et un peu plus de représentants de petits mouvements alliés à son parti, le Mouvement patriotique du Salut (MPS), qui domine largement le Parlement.
“A neuf mois de l‘élection présidentielle du 11 avril 2021, le Président Déby a fait appel à certains alliés, aux jeunes et aux femmes. C’est certainement pour battre campagne”, estime le politologue Ngartabe Djimadoum, enseignant et chercheur à l’université de N’Djamena.
Le chef de l’Etat, réélu en 2016 et que l’Assemblée nationale vient de promouvoir du grade de général au rang de maréchal, n’a pas annoncé officiellement s’il briguerait un nouveau mandat, mais cela ne fait aucun doute dans l’esprit des ses opposants et des observateurs politiques.
Le scrutin présidentiel se tiendra finalement avant les élections législatives, reportées 5 fois depuis 2015, et que le chef de l’Etat a enfin fixées, il y a deux semaines, au 24 octobre 2021.
Outre les coups de boutoir meurtriers des jihadistes de Boko Haram et de la branche locale du groupe Etat islamique (EI) dans l’ouest, le Tchad doit faire face, dans le nord frontalier avec la Libye, à de multiples mouvements rebelles, dans une région, le Tibesti, véritable zone de non-droit livrée aux orpailleurs illégaux et aux gangs de trafiquants. Et dans l’est, de sanglants combats intercommunautaires opposent régulièrement cultivateurs sédentaires et éleveurs nomades.
AFP