La réouverture des frontières extérieures de l’espace Schengen s’est traduite par des confusions en Tunisie, où un bateau est finalement parti à vide, la France n‘étant pas prête à accueillir ses passagers, a-t-on appris auprès de la compagnie tunisienne et de l’ambassade.
Confusion dans l'ouverture des frontières : un bateau part de Tunis à vide
Le bateau de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) qui devait rallier Marseille est finalement parti sans passager, car Paris n’avait pas encore transcrit en droit français mercredi le texte européen adopté mardi soir, a indiqué l’ambassade de France.
Les autorités portuaires marseillaises n’ayant pas pu s’engager par écrit avant le départ à accepter les passagers, la CTN a renoncé à les embarquer.
Les passagers se sont vu proposer soit de prendre un autre bateau mercredi vers Gênes (Italie), ce que la majorité a accepté, soit plus tard vers Marseille, a précisé la CTN.
“Après avoir fait l’enregistrement, on nous a dit que la France n’avait pas donné le OK pour l’arrivée du bateau”, a déploré à l’AFP Imed Yacoubi, un Tunisien résidant en France.
“On nous a proposé de prendre un autre bateau pour Gênes”, a-t-il pesté, soulignant qu’il avait déboursé 1.650 dinars (environs 515€) pour se rendre en France et pas en Italie !
Nombre de passagers n‘étaient pas informés des mesures sanitaires à l’arrivée en Italie, et ne savaient pas si la quarantaine de 14 jours prévue dans ce pays pour les voyageurs arrivant de l’extérieur de l’UE allait s’appliquer à ceux en transit comme eux.
D’autres situations de ce type ont été rapportées ces derniers jours sur les réseaux sociaux: passagers empêchés d’embarquer dans un avion de Bonn pour Tunis alors que l’Allemagne a été classée sur la liste verte de la Tunisie, vols annulés sans explications valables.
L’Union européenne a décidé mardi de rouvrir mercredi ses frontières aux voyageurs de 15 pays dont la situation épidémiologique est jugée suffisamment sûre pour la reprise des voyages, dont la Tunisie, l’Algérie et le Maroc.
Si Tunis a rouvert ses frontières le 27 juin, le Maroc et l’Algérie ont prolongé jusqu‘à nouvel ordre leur fermeture décrétée mi-mars.
Alger a ordonné dimanche le “maintien de la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes”, face à une recrudescence des contaminations au Covid-19.
Les autorités marocaines gardent le silence concernant la date de réouverture des frontières malgré les inquiétudes des professionnels du tourisme.