Libye : plus de 100 victimes à cause des mines depuis la fin des combats à Tripoli (ONU)

Les mines antipersonnel placées dans des quartiers au sud de Tripoli ont fait plus de 100 morts et blessés, dont de nombreux civils, depuis la fin des combats aux portes de la capitale, a indiqué dimanche la Mission des Nations unies en Libye (Manul).

Les combattants du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, ont dû se replier vers leurs bastions du Sud et de l’Est après l‘échec de leur offensive sur Tripoli, siège du Gouvernement d’union (GNA) reconnu par les Nations unies.

Ils ont été accusés —par le GNA, l’ONU et l’ONG Human Rights Watch— d’avoir laissé derrière eux des champs de mines dans la banlieue sud de la capitale, théâtre des combats.

“Des mines et autres engins explosifs (IED) dans ou à proximité des habitations” ont fait “plus de 100 victimes parmi les civils et les personnels de déminage” depuis la fin des affrontements, début juin, a affirmé la Manul dans un communiqué, sans préciser la part de blessés et de morts.

Ce texte fait suite à la rencontre samedi à Rome entre Stephanie Williams, émissaire par intérim de l’ONU en Libye, et le chef du GNA, Fayez al-Sarraj.

A cette occasion, Mme Williams s’est dite “très contrariée” par des informations concernant la présence “de nouveaux groupes de mercenaires de différentes nationalités” sur des sites pétroliers libyens.

Cette présence “menace de transformer en zone de combats le croissant pétrolier“, un secteur du Nord-Est avec les principaux terminaux et ports pétroliers libyens, a-t-elle déploré.

Vendredi, la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a dénoncé la présence de “mercenaires russes et étrangers” sur le champ al-Charara, l’un des plus importants, dans une zone toujours contrôlée par le maréchal Haftar.

En proie au chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique, mais leur exploitation est largement entravée par le conflit actuel entre pouvoirs rivaux.

Le chef du GNA —à Rome pour des “raisons personnelles” selon les médias italiens— s’est aussi entretenu samedi avec le Premier ministre Giuseppe Conte.

“La solution (...) ne peut pas être militaire”, il faut privilégier “la voie politique”, a déclaré le GNA dans un communiqué après cet entretien.

Selon le GNA, les deux responsables ont aussi évoqué l‘éventuel retour des entreprises italiennes en Libye ainsi que la participation depuis peu d’experts italiens au déminage en banlieue de Tripoli.

A ce jour, toutes les tentatives visant à instaurer un cessez-le-feu durable ont échoué. Le GNA est soutenu par la Turquie, tandis que les pro-Haftar sont appuyés par les Emirats arabe unis, la Russie et l’Egypte.

AFP
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