Au Gabon, le tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) du président Ali Bongo Ondimba bravé et froissé. Son siège local d’Oyem dans le nord a été saccagé par des individus non encore identifiés.
Gabon : un bureau du parti au pouvoir saccagé
Un Jo Dioumy Moubassango visiblement remonté comme on pouvait le constater samedi soir au journal de Télé Africa, une chaîne gabonaise privée. Lisant un communiqué du secrétariat permanent de son parti, le porte-parole du PDG a dénoncé « l’acte de vandalisme assumé, décrivant un état d’esprit se situant à mille lieues de la pratique démocratique dans notre pays ».
Dans la nuit du 11 au 12 juin dernier, le bureau local du PDG à Oyem dans la province du Woleu-Ntem à prédominance fang (ethnie) aurait été détruit par des inconnus. Et comme pour repousser les limites de l’affront, les vandales ont laissé un message sur les murs destiné à Noureddin Bongo Valentin, coordinateur général des affaires présidentielles : « Nouridine prépare ta tombe ».
Cet acte survient quelques semaines après l’incendie de la tribune présidentielle du stade de football d’Oyem, a rappelé M. Moubassango. Le PDG a ainsi déposé plainte contre X.
Si jusqu’ici, aucune explication politique n’est encore fournie, ces faits ne sont pas sans rappeler le coup de théâtre du 23 juillet 2016 dans la ville voisine de Bollossoville. Ce samedi-là, Bertrand Zibi Abéghé, démissionnait du PDG avec fracas devant le président Ali Bongo.
Accusé entre autres de « violences et voies de fait » et « détention illégale d’arme à feu » dans le cadre de la contestation des résultats de la présidentielle de 2016, M. Abéghé purge depuis 2019 une peine de six ans de prison ferme.
Et jusqu’ici, le Gabon, peine à sortir de la crise politique née de cette réélection contestée d’Ali Bongo.