En trois ans, Isaac Mbatha s’est habitué au manque d’espace, d’eau courante et d‘électricité dans la tente qu’il partageait avec sa femme et ses trois enfants, à Wilgespruit, un Township de la banlieue de Johannesburg. Mais il ne s’est jamais habitué à la pluie.
Afrique du Sud : les effets inattendus du coronavirus pour les sans-abris
Le coronavirus a apporté un répit inattendu à ces nuits humides et sans sommeil.
Depuis la pandémie, 70 familles ont été gratuitement relogées dans des chalets en bois à proximité.
“Oui, il a fallu beaucoup de temps pour nous aider. Car depuis de nombreuses années nous essayons d’obtenir du gouvernement qu’il nous aide. Alors maintenant, nous sommes heureux qu’ils aient entendu notre appel au secours. Qu’ils soient venus aider la communauté.”, explique-t-il.
Wilgespruit est l’un des 2 700 lotissements dont les politiciens ne se souviennent qu’en période électorale. Mais craignant que la surpopulation et la misère ne favorise la propagation du coronavirus, les autorités ont accéléré l’accès aux installations sanitaires et le relogement des plus pauvres.
Pour Rebecca Jane, “Ce coronavirus n’est pas bon, mais je l’aime bien parce que sans le coronavirus, c‘était impossible pour nous de nou sfaire netendre par le gouvernement. Donc le coronavirus a au moins permis que les choses bougent pour nous”.
“La vie que je vis maintenant est meilleure, parce que j’ai reçu ces choses. Là où j‘étais avant, là où je vivais, les choses n’allaient pas si bien. Maintenant, les choses ont beaucoup changé, c’est beaucoup mieux.”, explique quant à lui Timothy Matseme, résident handicapé.
Ces bulles d’extrême pauvreté sont un héritage du régime de l’apartheid, qui a privé les Sud-Africains noirs de la propriété foncière et les a déplacés dans des quartiers périphériques, loin des centres-villes.
Plus d’un million de familles continuent à vivre dans ces Townships plus de 25 ans après la fin du régime.