Une foule incrédule mercredi devant le domicile de Raphael Yanyi, le juge chargé de connaître l’affaire de corruption pour laquelle est incarcéré Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président de la République démocratique du Congo.
RDC : inquiétudes et interrogations après la mort subite du juge du procès Kamerhe
Le magistrat est décédé de crise cardiaque, selon la police. La veille, il avait pourtant mené les débats lors d’une audience de ce procès retransmis en direct à la télévision. Sa mort subite fait craindre l’immixtion du politique dans le judiciaire.
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“Nous exigeons donc une autopsie avec les experts congolais, les experts des Nation unies et les experts de la communauté internationale et défenseurs de droit de l’homme. De sorte qu’on puisse comprendre pourquoi cette mort brusque”, exige Franck Diongo, député et président du parti Mouvement lumumbiste progressiste (MLP).
“Je sais que (avec) le fonctionnement de la justice, il devrait être remplacé par quelqu’un d’autre. Mais je ne sais pas, est-ce que la stratégie était d‘éliminer celui-là pour le remplacer par quelqu’un qui serait un peu flexible par rapport au premier ? Je ne sais pas, mais sinon ça risque de créer un tollé dans ce pays”, redoute le député Eliezer Ntambwe.
La mort du juge Yanyi est un nouveau rebondissement dans ce dossier complexe qui éclabousse les premières années de la présidence de Félix Tshisekedi. Malgré la disparition du magistrat, les audiences devraient se poursuivre dans les prochains jours. Vital Kamerhe et deux de ses coaccusés sont soupçonnés de détournements de quelque 50 millions de dollars destinés entre autres à la construction des logements sociaux. Des accusations qu’ils rejettent jusqu’ici.