Coronavirus : l'aide des ancêtres sollicitée en Côte d'Ivoire

Des féticheuses du village de Krijanbo situé dans l’est de la Côte d’Ivoire purifient la cour royale en aspergeant le sol d’une mixture spéciale sur un fond musical de l’“abôdan”, un rythme du terroir.

Le roi des Sanwi en compagnie de ses dignitaires performe un rituel en appelle aux mânes des ancêtres.

Même s’il respecte les mesures barrières, sa majesté Amon N’Douffou V, compte aussi sur les pratiques coutumières pour lutter contre le coronavirus et protéger son royaume de 3 millions d’habitants.

“Parce que la science ne peut pas tout régler. Ce n’est pas possible. Prenez un exemple, le virus, ce petit virus qu’on ne voit pas qui fait taire tout le monde. Ceux qu’on qualifie de puissance, de puissants, de moins puissants ainsi de suite. Tout le monde est au même niveau, tout le monde se cache. Aujourd’hui, si tout le monde se cache donc nous sommes faibles. C’est un message que Dieu nous donne”, lace Olivier Katiié, conseiller du roi Sanwi.

Traditionnellement, pour ce genre de cérémonies extraordinaires visant à lutter contre les calamités ; des centaines de personnes se réunissent. Mais cette fois, seul un maigre public a été convié afin de respecter l’interdiction de rassemblement de plus de 50 personnes.

“Donc il faudrait que nous ayons un examen de conscience. Après cet examen de conscience, nous pouvons, nous pourrons alors adresser la parole au tout-puissant parce qu’il y a Dieu et le roi. C’est pour cela que le roi fait la libation, une prière à Dieu, une prière aux mânes, ceux qui voient l’invisible de pouvoir alors nous secourir, nous sauver la vie sinon ce serait la disparition du monde entier”, fait savoir, Ben Kottia, conseiller du roi Sanwi.

Environ 20 % de la population ivoirienne est animiste et certains membres des deux religions principales à savoir le christianisme et l’islam qui pratiquent un syncrétisme piochant dans les traditions.

La Côte d’Ivoire qui a dépassé la barre de 1.000 cas compte des centaines de rois et chefs traditionnels héritiers d’une organisation sociale datant d’avant l‘ère coloniale.
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