En Afrique du Sud, le confinement décidé pour contenir la propagation du coronavirus tourne au cauchemar pour les femmes.
Afrique du Sud : les violences domestiques en forte hausse
Plus de 12 000 victimes ont fait appel à la ligne d’assistance téléphonique nationale pour les femmes et les enfants maltraités au cours des trois premières semaines qui ont suivi le début du confinement débuté le 27 mars.
“Non. Je ne me sens pas en sécurité parce que j’ai un travail à la pièce (travail à temps partiel : ndlr). Peut-être qu’après le confinement, je dois aller au travail à la pièce, puis peut-être que je pourrai le rencontrer (son agresseur : ndlr) parce que c’est très proche de l’endroit où je me trouve. Parce qu’il m’a promis qu’il allait me tuer ou me tirer dessus ou me brûler dans ma cabane”, confesse une victime de maltraitance lunatique .
“N’oubliez pas que les femmes sont isolées, qu’elles sont en captivité avec leur partenaire et qu’il leur est donc très difficile de chercher de l’aide ou d’y accéder. Nous savons qu’en Afrique du Sud, trois femmes sont tuées chaque jour. Ce sont nos statistiques sur le féminicide”, évoque Zubeda Dangor, directrice de l’ Institut NISAA pour le développement des femmes.
Le pays est déjà aux prises avec le fléau de la violence contre les femmes bien avant la mise en place du confinement.
“Je voudrais vraiment encourager les autres à sortir de ces relations abusives, parce que beaucoup de personnes sont mortes alors qu’elles étaient assises là en pensant que tout irait bien, “peut-être qu’il va changer”, mais ils ne changent jamais, et au lieu de cela, vous perdez la vie”, s’indigne Mammy Macheline Moila, gardienne de prison.
Selon les statistiques de la police, le taux de meurtre des femmes en Afrique du Sud est cinq fois supérieur à la moyenne mondiale.