Si l’Afrique regorge de plusieurs médecins et scientifiques de renom, les inventions de ces derniers continuent d’essuyer jusqu’ici, la réprobation de l’OMS. À tort ou à raison ?
Santé – Découverte : l'OMS face aux inventions africaines
Trouvé par des chercheurs de l’Institut malgache de recherche appliquée (IMRA) pour combattre le nouveau coronavirus, le Covid-Organics est présenté sous forme d’une tisane. Il est « à la fois préventif et curatif composé d’artemisia et de plantes médicinales malgaches », selon le président malgache.
« Des tests ont été effectués – deux personnes ont maintenant été guéries par ce traitement », a déclaré M. Rajoelina lundi lors du lancement de Covid-Organics. « Cette tisane donne des résultats en sept jours », a déclaré le président malgache, Andry Rajoelina.
Et le traitement vaut aujourd’hui au président malgache estime et admiration dans toute l’Afrique ou presque. Des anonymes aux leaders dont les présidents Tshisekedi et Sall, c’est quasiment tout le continent qui en parle. Et par conséquent, magnifie aussi bien sur la toile que par d’autres canaux, les prouesses du Covid-Organics.
Excellente discussion avec le Président #Tshisekedi Presidence_RDC qui nous félicite pour le remède traditionnel amélioré Covid-Organics. L’Afrique est unie & développe des solutions contre le #COVID19 grâce à son patrimoine naturel. Les Malagasy sont aux côtés de leurs frères. pic.twitter.com/wg31auqnrj— Andry Rajoelina (SE_Rajoelina) April 22, 2020
Mais la trouvaille malgache bien qu‘étant l‘œuvre d‘éminents savants dont le docteur Charles Andrianjara ne convainc toujours pas l’OMS qui estime qu’il n’y a encore « aucune preuve (scientifique, NDLR) » que ce produit peut « prévenir ou guérir » le coronavirus.
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Déclaration qui a déchaîné les passions sur les réseaux sociaux où des Africains ont exprimé leur colère vis-à-vis de l’instance faîtière de la santé dans le monde.
Et si la polémique semble encore étouffée dans les mallettes diplomatiques, le produit malgache n’est pas toutefois sans rappeler d’anciennes inventions africaines dans le cadre de la médecine. Le cas de l’Immunorex DM28. Œuvre du savant gabonais, le professeur Donation Mavoungou décédé le 20 février dernier, l’Immunorex DM28 n’a jamais fait l’unanimité au sein de l’OMS.
Où est passé Christiaan Barnard ?
Au point que des gouvernements dont celui de la RDC qui avaient passé des commandes furent obligés d’y renoncer. Tant la pression était forte de la part de ce que des observateurs avaient appelé « entreprise de diabolisation de l’Immunorex DM28 ».
Bien avant le chercheur gabonais, le MM1 des professeurs Lurhuma du Zaïre (actuelle RDC) et Ahmed Shafik d‘Égypte avait subi aussi dans les années 1980 un échec cuisant devant l’OMS qui invalida le produit faute, là également, de « preuves scientifiques ».
Toutefois, moult inventions médicales émanant de chercheurs du continent ont déjà bénéficié du satisfecit de l’OMS. L’une des plus emblématiques reste la transplantation cardiaque réussie pour la première fois en 1967 par le chirurgien sud-africain Christiaan Barnard.
Ayant réussi là où ses collègues dont l’Américain James Hardy avaient échoué, Christiaan Barnard eut droit à une place de choix dans le gotha scientifique mondial. Si bien qu’en 2000, des médias classèrent l’Afrikaner parmi les « Africains du 20è siècle ».
Et si les scientifiques africains jouaient enfin leur partition au 21è siècle ? Là, en tout cas, est le vœu le plus ardent de beaucoup d’Africains. Mais un rêve qui dépend non seulement de l’objectivité scientifique qu’on devrait exiger à juste titre à l’OMS, mais également et surtout des réponses que les Africains eux-mêmes prépareront face aux quasi-rebuffades d’institutions internationales.
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