Cameroun : des pirogues à partir de bouteilles en plastique

Pour lutter contre la surabondance de déchets au Cameroun, des ingénieurs ont trouvé une astuce : construire des pirogues à partir de bouteilles plastiques recyclées.

Camille Dimale est pêcheur. Il utilise les bateaux en plastique depuis environ un an. “C’est léger et facile à utiliser pour moi, car parfois, je vais pêcher seul. Je peux donc facilement transporter cette pirogue et la mettre à l’eau, la porter, la déplacer sans avoir besoin d’aide. Elle ne s’abîme pas facilement, elle est donc plus économique et plus durable”, confie-t-il.

Ismael Essome est à l’origine de cette idée ingénieuse. Lui et son équipe utilisent des centaines de bouteilles en plastique abandonnées, collectées sur les plages et dans les zones urbaines.

“Cela nous permet de collecter environ trois à cinq tonnes de déchets chaque mois. Une partie est utilisée pour fabriquer des bateaux, l’autre partie sert à fabriquer des poubelles et d’autres bouteilles sont stockées. Nous les fournissons à certains partenaires”, affirme-t-il.

>>> LIRE AUSSI : Transformer les bouteilles usagées en objets d’art

Essome est le créateur de l’ONG Madiba et Nature. Il collecte les bouteilles en plastique usagées pour fabriquer des canoë qu’il donne gratuitement aux pêcheurs. L’ingénieur reconnaît qu’il y a encore beaucoup à faire. C’est dans cette optique que lui et son équipe ont placé des poubelles écologiques à des carrefours pour que les habitants puissent y déposer leurs déchets.

“Madiba et Nature a décidé d’installer des éco-bacs pour la pré-collecte des déchets, car nous avions constaté qu‘à chaque fois que nous faisions une campagne de nettoyage sur les ponts, après les pluies, les ponts étaient à nouveau inondés. Nous voulions réduire le problème de pollution à la source en installant les systèmes de pré-collecte en amont”.

L’ONG dont l’objectif est de protéger l’environnement tout en aidant les populations a fabriqué 15 bateaux jusqu‘à présent avec un financement provenant entièrement de dons.

Essome et son équipe de volontaires espèrent continuer à fabriquer et à améliorer les bateaux-bouteilles, mais aussi à développer le projet d‘éco-bacs.
Voir sur Africanews
>